31/08/2021
122.
09:17 Publié dans Blog | Lien permanent
30/08/2021
123.
Par delà les villes, les mers et bientôt la campagne.
13:08 | Lien permanent
29/08/2021
124.
Il est rentré sur la pointe des pieds dans la chambre, gêné d’avoir à vivre un moment dont il avait appris, en amont, à se détacher. Avec dureté. A 20 ans, quand on prépare dans le plus grand secret un départ vers les Lions du Rojava, on peut se dire que son grand-père, qu’il a toujours connu malade, qui plus est, passe par les pertes plus que par les profits. Il a débarqué de la Haute-Loire, thébaïde maternelle, s’est assis, a contemplé un corps qui n’était plus qu’un corps. Les autres membres de la famille nous ont laissés tous les trois, trois générations, je lui ai dit qu’il pouvait l’embrasser parce qu’il ne le reverrait pas. Il l’a fait du bout des lèvres : la pudeur est forte, dans ces moments-là, heureusement. Son grand-père n’a rien su, jusqu’au bout, de ses projets démentiels, du périple que nous avons vécu pour le récupérer in extremis. Mais l’ironie mordante de ce jour-là, c’est que son chat est mort écrasé, qu’il l’a appris dans la voiture qui nous ramenait je ne sais où. Là aussi, il n’a rien voulu marquer, parce qu’on ne met pas sur le même plan la vie d’un chat et la vie d’un grand-père, mais la tristesse était partout, décuplée. Avec des sourires, quand même : Régis a toujours dit qu’il détestait les bêtes et a toujours été surpris en flagrant délit de gagatisme, avec Gaïa particulièrement : ce chat que son maître a rendu à une vie en plein air, chez ses autres grands-parents, ne se livrait pas à n’importe qui et j’ai toujours été fasciné par l’idée que, parfois, elle me regardait de haut. Ils ont fait le voyage ensemble, l’idée me plait. Cinq ans après, on trouve trace des deux dans Aurelia Kreit, ça aussi, ça restera.
Cinq ans après, on a tous vieilli, le monde est devenu particulièrement con et il va être l’heure pour moi, bientôt, d’activer des réflexes de survie, j’en ai l’intime conviction. Pour ne pas laisser le fatalisme s’installer. Il nous aura permis ça, Régis, en s’épuisant au travail. Je sais qu’il validera mes choix sans rien dire, comme d’hab, Gaïa ronronnant sur ses genoux. Avant de s’arracher à lui, pour génocider les fameux oiseaux de paradis. Scandalisant tout le monde, sans émotion. On y pense aujourd’hui parce que c’est le jour de leur mort, mais on a appris, en cinq ans, à les laisser bien vivants, parmi nous. Ils ont juste pris un peu d’avance.
09:49 | Lien permanent
28/08/2021
125.
Il y a cinq ans, dans cette chambre de Léon Bérard, je me suis demandé si j'avais le droit d'écrire là-dessus, et je me suis répondu que je le devais.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
27/08/2021
126.
Le corps à l’arrêt et le cerveau en surchauffe.
11:00 | Lien permanent
26/08/2021
127.
Tu vois, parfois j’ai l’impression que je peins pour me venger, de ne pas avoir été assez aimé de ne pas être reconnu comme j’estime devoir l’être. Je me venge des échecs que j’ai moi-même construits par auto-destruction. Mépris de soi réactivé, tu te souviens de la chanson ? C’est comme avec les femmes, je vais m’éloigner de celles qui m’ont aimé justement parce que j’ai peur qu’elles aiment un autre en moi, celui que je ne suis pas. On a suffisamment dit de moi que j’étais un séducteur pour ne pas me reconnaître dans ce portrait-là : comme si j’avais besoin, jusqu’à la fin, de me chercher. Il y a un brin de paranoia, là-dessous, parce que je reste au centre d’un univers que ceux qui me voient pensent être le mien, mais qui m’échappe, que je ne m’approprie pas. Toi, j’ai l’impression que tu écris par damnation : pas la tienne, non, celle de ceux qui t’inspirent. Si tant est qu’ils se reconnaissent dans l’exercice, ils n’y échapperont pas. Ni le temps, ni l’idée que le livre soit livre ne leur permettront de s’en sortir. Oh, ils s’en convaincront, mais une petite part d’eux-mêmes sait qu’il n’y a pas d’issue. Je la comprends, Clara Ville, qui n’avait qu’une crainte, finir tuée dans un roman. Mais il y a pire, finalement : que le peintre tienne le portrait, que l’auteur le réussisse et le portraituré sera redevable, dans sa vie et dans ses choix, de ce qu’on a dit et fait de lui.
09:12 Publié dans Blog | Lien permanent
25/08/2021
128.
Toute la nuit, l’échappatoire jamais trouvée.
10:16 | Lien permanent
24/08/2021
129.
J'arrive à me souvenir très précisément des jours et des conditions dans lesquels des chansons sont entrées dans ma vie, pour n'en jamais ressortir. La playlist ultime ne date pas du numérique: quand on achetait (cher) une BASF 90mn métal, il ne fallait pas se rater dans les enchainements. Le temps passant, les chansons se font plus mélancoliques, seulement. J'ai la chance d'avoir les miennes, celles que j'ai écrites; et celles des autres, quelquefois, qui me percent l'âme et le coeur à la fois.
07:57 Publié dans Blog | Lien permanent