Fondre un câble.

Aujourd'hui, j'ai trouvé dans une brocante, en bas de chez moi, un ampli hi-fi haut de gamme, un Marantz, très bien entretenu, fonctionnant à merveille, qui me permettra d'optimiser l'écoute des milliers de disques que je garde chez moi. Le tout à un prix très raisonnable, au regard de ce que je comptais investir dans l'exercice. Seulement, il manquait un câble, que j'ai cherché partout, jusque dans les magasins de bricolage dans lesquels je ne vais JAMAIS, situés dans des centres commerciaux dans lesquels JE NE METS PAS LES PIEDS, le tout un samedi, JOUR INFERNAL DE SORTIE DES NEUNEUS. Pour le trouver sur Internet après avoir traversé la ville d'Est en Ouest.

La plume, l'épée.

Que je demande à cet expert du krav maga de valider le récit d'une violente dispute, clé de bras à l'appui, dans "Aurélia Kreit" ne sous-entendait pas qu'il m'en fît la démonstration!  Le statut de l'écrivain-reporter n'est pas de tout repos, pas plus que l'Ukraine d'aujourd'hui ne l'est davantage qu'il y a cent ans.

Sphères mondiales.

La planète en ébullition, des dizaines de pays représentés, des champions qui n'en peuvent plus d'attendre de se confronter aux meilleurs, des outsiders qui se verraient bien créer la surprise, des fans qui préparent les apéros et les veillées, nul doute, le championnat inter-régional de billes sur sable va bientôt commencer, à Oléron.

Fatalitas.

Il faut lutter contre cette envie d'exister pour de mauvaises raisons, d'en découdre, transformer l'énergie en travail, se battre contre les découragements, les à quoi bon, se convaincre qu'on va dans le bon sens et que tout l'indique. Remettre pas cent fois mais mille l'ouvrage sur le métier, accepter que six mois de plus ne sont pas forcément de trop. Tout faire pour que les choses soient puisqu'il faut qu'elles soient.

Prosélytisme.

Ou presque. Ce n'est pas parce que j'ai eu, aujourd'hui, l'heureux privilège d'être le destinataire de "L'Affaire des Vivants", qui sortira en août, que je le fais, mais bel et bien parce que le projet me paraît intéressant, et qu'en plus il faut aider les petits éditeurs quand ils s'attellent à de grandes tâches. Toute l'histoire vous est contée sur Kronix, aujourd'hui, et le bon de commande est disponible aussi: le même, à peu de choses près, que je n'ai pas encore envoyé à Pré#Carré pour la parution des "36 choses à faire avant de mourir". Pas de service de presse pour ces maisons d'édition, juste de la curiosité et un minimum d'engagement requis. Et le plaisir de suivre des auteurs dont on aura entendu parler avant les autres!

Et puis.

Je regarde autour de moi, c'est bien la même maison de campagne qui a abrité mes jeux d'enfant, la même grande table sur la terrasse, la fissure qui grandit sur le crépis de la façade. Mais les personnes qui sont là, aujourd'hui, que j'ai plaisir à retrouver, étonnamment, je ne les connaissais pas, pour la grande majorité, il y a deux ans. L'existence nous réserve de ces mutations brusques qui nous font la regarder avec étrangeté, vaguement inquiet, un peu nostalgique, également, de tous ceux qui, petit à petit, ont quitté ce tableau, rohmérien en diable.

Principe de ?

Je ne sais pas si je ne vais pas dire l'inverse de ce que je voulais dire, auquel cas je me préserve de ce que je pourrais dire, par précaution.

Trop tard.

Le pire qu'on puisse vous faire, c'est une réflexion presque anodine, mais qui vous conduit à revisiter les années que vous avez passées sans prendre la mesure de ce qu'on vient de vous dire. Il y a de la damnation dans l'accablement qui suit, parce que rien de ce qui a été fait ne peut être refait. L'homme n'est pas seulement un misérable petit tas de secrets, c'est aussi un puits sans fond de regrets et d'impuissance.