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15/06/2024

Les Noz et les nazes (du vendredi).

IMG_4034.jpgLes voilà qui auront encore réussi à diffracter le temps, eux qu’on annonçait, jeudi et vendredi, pour la dernière de la Casa, cet endroit qui sollicite tant de souvenirs dans ma vie, des concerts de Valeria Pacella – et ma rencontre avec Sandro - pour voir jouer Herr Direktor, aux 17 jours d’enregistrement de Trop Pas, des claviers timides d’Olivier Castan aux guitares assurées de Gérard Védèche, le Stéphanois qui débarquait en BX. En passant par les descentes d’escalier, sur la rampe, de Kenji (Boufedji), les voix de Evelyne Gallet, Stéphane Jardin, le violoncelle de Monseigneur Gailly et, bien entendu, les voix et compositions de Pauline & Eric Hostettler. Le son et le mixage du Maître Jedi Xavier Desprat. Les concerts, dans le même lieu, de Deuce, les plus grands rassemblements d’assureurs et, de fait, les records d’audience. L’accueil d’Éric et Lyne, les maîtres du lieu, devenus des amis chers. Et puis les Noz, dont l’histoire avec le lieu commence par Bonne-Espérance, de mémoire, peu après que je les ai retrouvés, sur ma route. Une soirée de (non) écoute, un concert avec juste les nouveaux titres, s’était presque excusé Stéphane, sans savoir – encore – que moi ça m’allait bien qu’il bouscule les habitudes de son fan-club. Et depuis, les liens aidant, l’association Noz-Casa se faisait, à chaque sortie d’album, et j’y allais. Comme je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas faire le voyage, hier, pour ce qui sera – peut-être – le dernier concert des Noz là-bas, puisqu’Éric & Lyne vont bientôt partir pour d’autres horizons. Peut-être, parce que la maison n’est pas encore vendue et qu’ils savent pouvoir rassembler du monde, encore et toujours, sur ce Voyage et son never ending Tour. Des amis, surtout, parce qu’à l’âge du géant vert et de sa compagne, on se défait un peu des contingences et des prétentions. Jeudi et hier, c’était donc les deux derniers, mais que penser d’un groupe qui confond la fin et le début jusque dans ses albums ? Un florilège, des chansons qui viennent de loin – de l’homme le plus heureux du monde, avec Une vie ordinaire et, plus tard, une histoire de cul – jusqu’à leur dernier, ISQLAF, son plan B et son stratosphérique titre éponyme. Il y a du Bon Espérancele secret – deux chansons inédites et la question récurrente : les nazes du vendredi pourront-ils dépasser en intensité le public surexcité de la veille, lance l’homme au t-shirt de la Boum (histoire d’assumer l’intemporalité) ? Il y a beaucoup de visages connus, d’autres qui découvrent le lieu, un grand qui filme de A à (No)Z – le nez collé à l’écran et son gros cul sur sa chaise ? - et m’oblige à des contorsions, dans ce très petit lieu. Les monstrueux singles – en soi – du Début, la fin, le début, Nous n’avons rien vu venir, son mantra final hurlé l’index tendu demain le soleil reviendra, je sais qu’on essaiera encore (et encore, et encore) et Juste avant la fin du monde, puisque l’auteur-compositeur a une sérieuse propension à la dystopie. Bien sûr que les flammes étaient hautes, bien sûr que le vent soufflait fort.  Mais promis, comme la veille, il ne parlera ni d’Eric Ciotti, ni de Jordan Bardella, puisque le temps est suspendu, la mélancolie omniprésente, même si on fait comme si. Si jamais… Son Altesse dédie le Train à sa Grandeur, c’est bien, ça me rappelle que quelques lignes de ce texte closent l’édition de mon Aurelia Kreit. AK, tiens, après une belle discussion avec Jérôme dans le patio – devant les meilleures brochettes du monde ! – je découvre que David (Ranaldi, producteur et factotum du Voyage) en était, dans sa jeunesse. Que Stéphane Thabouret – qui s’est marié, tiens, récemment, et dont le témoin est en pleine dépression depuis que Stéphane (Pétrier) lui a confié que ce n’était pas la peine qu’il construisît sa vie autour du Cimetière d’Orville, puisqu’il a tout inventé – jouait de la basse pour attirer les filles. De mon premier concert du Voyage au Vaisseau public le 10 février 1987- j’aime bien insister – il n’y a plus qu’Alexandre (Perrin) et Stéphane de la formation initiale, qui n’a plus que quelques années à tenir pour que les 40 ans de scène soient atteints. Nathalie, Pedro, Marc, Eric (3e) jamais bien loin, en seront, on reverra Manu, sans doute, un jour. C’est un projet qui ne s’arrête pas, voire qui devient de plus en plus foisonnant. Même les tubesques Cameron Diaz et Attache-moi (je ferai un jour un relevé de toutes les références cinématographiques de l’auteur) - pendant lesquels le chanteur à succès s’aventure dans le public mais ne trouve (plus) personne de suffisamment valide pour le porter - ne m'agacent pas, cette fois. Il y aura des verres partagés, jusqu’au bout de la nuit, les trucs qu’on se raconte à chaque fois pour se rassurer. Un débat sur l’autofiction et l’abus des phrases nominales, c’est dire. Et un retour initiatique dans une Fiat 500, sous une pluie battante, dans les phares d’un accident spectaculaire. Encore deux qui auraient mieux fait d’aller à la Casa : c’est loin, mais c’est beau, rempli de souvenirs et de catharsis. Je n’ai aucun scrupule à me démentir : s’ils y reviennent, les Noz, j’y serai également. J’irai les voir ailleurs, aussi, puisqu’il va bien falloir qu’ils y jouent. L’évidence ne sera plus topologique, mais il restera la musique, c’est le sujet d’un des nouveaux titres. Et puis j’ai expérimenté, de mon lit d’hôpital il y a un peu plus d’un an, l’idée de n’en être plus. Ça ne m’a pas plu.

09:13 Publié dans Blog | Lien permanent

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