13/04/2020
L'Embuscade.
Le dernier plan de cette vidéo - très Gérard Manset - est éloquent : le chanteur, déjà dans une semi-pénombre, se retourne du côté du contre-jour et on ne le distingue que très peu. C’est une des particularités de Jean-Christophe Géminard que d’être très discret et observateur, jamais dans le manifeste. Alors même que le bonhomme est impressionnant à lui tout seul, indépendamment de sa (très) belle gueule : scientifique de renom, habilité à encadrer des recherches post-doctorantes à l’ENS de Lyon, il aurait pu inspirer mon Gros Robert si celui-ci n’avait pas été inspiré par un ami commun. Il est déjà venu chanter pour moi, JC, quand j’ai présenté la Girafe à la Balançoire, s’était, là aussi, presque excusé d’être là, avait glissé une ou deux confidences, notamment sur la perte récente de son père, qui lui avait connu l’Algérie. Ce soir-là, sous l’effet du trac – et de l’humour potache d’un écrivaillon qui devait s’agacer qu’on ne centrât pas, ce jour-là, l’attention sur lui - il avait, disons-le, raté le rendez-vous avec cette chanson qu’il s’est appropriée, et qu’il joue un peu partout, dès qu’il le peut. L’Embuscade, jusque là, je disais que seul Eric Hostettler, son compositeur, pouvait la jouer, tant elle épouse la fragilité du timbre et de la vie. Elle sortira, plus de dix ans après son écriture, sur « Quantifier l’amour », dans sa version définitive. Elle existe aussi ICI, telle que le quatuor « Littérature & Musique » l’a interprétée en librairie, en galerie ou en concert privé, il y a un siècle. Et depuis hier, alors, sous cette forme.
NB: ce morceau, longtemps promis, est arrivé hier en plein 11e épisode de mes lectures du confinement. Je lis en direct, en FB live, les 19 chapitres de "Tébessa, 1956". Avec fragilité et approximations, revendiquées. J'en ferai, après, un enregistrement audio que je rendrai disponible.
09:34 Publié dans Blog | Lien permanent
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