08/04/2015
La Dolce Vita.
Je reprends la plume pour un projet qui m’excite, suffisamment avancé – dans l’écriture – pour que je vous en parle, suffisamment ambitieux dans sa réalisation pour que ça prenne du temps : mon ami compositeur Sandro Secci, à qui je dois, déjà, la sublime « Valse, Claudel » écrite à partir de la nouvelle du même nom, travaille à la réalisation de plusieurs chansons inspirées d’une autre des nouvelles issues de « la 3ème jouissance du Gros Robert » : « Ciao, Bella ! », l’histoire d’un coup de cœur, d’une cristallisation. Huit morceaux, dont un duo, un instrumental, plus l’enregistrement audio, avec ma voix, de la nouvelle susdite. Quand le projet aura grandi, je solliciterai des musiciens, des voix, il y en aura, comme toujours, qui me diront non, d’autres oui, des qui se méfieront et seront conquis, des qui n’y accorderont pas d’importance et regretteront par la suite de ne pas l’avoir fait. Je continue ma vie d’artiste, mais le piano, je le laisse à Sandro.
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07/04/2015
Sisyphe & le lapinzé.
Je vide ma bibliothèque pour la cinquième fois en dix ans, mais une chose persiste : je suis le seul homme de Lettres à avoir un tome des Essais de Camus dans la Pléiade dont la couverture est rongée par un lapin nain.
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06/04/2015
Projet.
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05/04/2015
Our Black & White screens.
C’est vrai que Nellie Olson, quand on était plus jeune, concentrait toutes les inimitiés dont on ne se serait jamais cru capable, enfant. Cette espèce de morgue de personne bien née, pédante, méchante, jalouse des bonheurs simples que vivaient, dans le même village, dans la prairie, ses camarades de classe. C’était pourtant la leçon de la communale, le même enseignement pour tous et, ce qui la dégoûtait encore plus, l’abolition, le temps de l’enseignement, des privilèges. On souffrait avec son père, on accablait sa mère, qui l’encourageait dans l’idée, absurde, qu’elle valait mieux que les autres. Quarante ans après, qui eût pensé que Nellie Olson rassemblerait tout ce que la ville de Lyon peut générer comme amateurs de musique, sur une péniche amarrée : il fallait avoir le pied marin et ne pas craindre la foule pour assister au concert de sortie de « We are noisy », le premier album de ladite peste, représentée in situ par quatre garçons dans le vent, que la presse locale s’échine à ramener à deux groupes mythiques de la ville, le Voyage de Noz pour son chanteur, la dénommée Aurélia Kreit pour le duo basse-batterie, plus le plus grand guitariste de la place lyonnaise, en taille au moins. Le concept de l’album, c’est de revenir au rock sourd et dur, 100% certifié Xavier Desprat, l’ingé son qu’il faut quand on enregistre un disque. Choix de l’anglais pour la quasi-totalité des titres, rupture avec l’essentialité du texte qui fait l’identité de Noz et faisait celle d’Aurélia, avant, amplis à fond au bout du bout de la Marquise et en avant : la voix, unique, de Pétrier, sa nasalité juste, les chœurs de Tito qui renvoient, parfois, aux 24h de l’INSA 1986, il y a tout et tout est en place. Mais hier, l’essentiel, si j’osais, était ailleurs ; dans la convergence de toutes ces têtes blanchies qui se reconnaissent, même quand elles ne se sont jamais parlé. Ces personnes venues de loin, dont on a suivi le parcours, plus encore, désormais, depuis qu’existe la nouvelle agora virtuelle qui permet d’être ami avec quelqu’un dont on n’a connu que les concerts, en jeune passionné, il y a très longtemps. Dans la salle bondée, sur les différents ponts du navire, impossible de ne pas croiser quelqu’un avec qui échanger quelque souvenir d’un concert ou d’une répétition publique à la mi-graine. De la vieille et toujours sublime copine de fac à l’un des nombreux ex-maris de la Baronne, tout le monde était là, et il a fallu choisir, au gré du tangage, les personnes avec qui prendre un verre à la santé de cette vieille peste de Nellie Olson, comme on l’aurait fait pour son enterrement, sauf que là, c’était l’inverse : la voilà qui nous réunit sur un faire-part de naissance, qui met fin à une ironie de trente ans d’âge, aussi : Aurélia Kreit, en tout et pour tout, n’aura laissé qu’un cassette rouge à quatre titres, et un roman à venir qui n’a jamais été aussi attendu qu’on me l’a signifié hier. Sur un mode chaleureux, avec le même plaisir, la même émotion qui a présidé, m’ont-ils dit, à leur histoire commune, à jamais mêlée avec celle de cette petite fille à la photo sépia. Qui n’aurait fait qu’une bouchée de Nellie Olson à l’école, lui aurait rappelé que dans la culture slave, la vie est courte pour ceux qui cherchent des noises. Didier Georgakakis, qui n’a jamais autant ressemblé à Philippe Pascal, Muriel Jacobi, venue spontanément me rencontrer quand je disais à Marius Beyle, à l’instant, que j’aimerais bien la voir après quelques discussions par mails interposés, la jeune fille au clavier dont je ne me souviens plus du nom (qu’elle me pardonne) qui m’interpelle quand je m’en vais, avec qui je parle de ce projet un peu fou, devenu manuscrit de cinq cents pages dans un tiroir, que je leur dois de rouvrir, dans quelques mois, une fois installé. Cette impression d’être sur la même scène qu’eux, quand eux n’y sont plus, ils m’ont offert ça, hier, et Nellie Olson, quoi qu’on en dise, a permis ça. Un groupe de quinquas qui fait du rock, qui chante une année de naissance des parents de ceux qui ont ouvert pour eux hier, a fait chavirer la Marquise, a justifié les Bank Bank par un nombre de Kiss Kiss impressionnant. Sans doute avons-nous besoin de ça ponctuellement : savoir que nous sommes toujours là et que, quel que soit l’emballage, nous sommes les mêmes. Never never never known.
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04/04/2015
Ailleurs.
Cette ville étonnante où tout le monde remercie le chauffeur en descendant du bus et dans laquelle, en retour, sur demande d’une passagère, le chauffeur s’engage à rattraper, puis dépasser le bus qui le devance, pour qu’elle puisse l’avoir à temps.
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03/04/2015
1500ème.
Plus, en réalité, vu que j'ai dû effacer quelques dizaines de notes pour gagner de l'espace (l'hébergeur me rappelant avec force depuis quelques semaines que j´ai atteint 95% de ma mémoire vive!), mais l'étape est suffisamment signifiante pour que je la souligne: j'ai ouvert ce blog en 2009, au moment de la sortie de Tébessa, 1956 puis de sa sélection dans les dix de Lettres-Frontière. Je suis passé au mode quotidien peu après avoir rencontré Christian Chavassieux et son Kronix. J'ai voulu rendre compte des moments que je vivais, m'en convaincre, peut-être, retrouver cette volonté d'arrêter l'instant que je trouvais dans les portraits que j'écrivais alors. J'ai juré une ou deux fois, en six ans, d'arrêter le blog, irrévocablement, comme j'avais juré d'arrêter d'écrire "la partie de cache-cache", en 2004. Les années ont passé, je ne convaincrai jamais tout le monde que l'exercice n'est pas narcissique, mais je remercie tous ceux qui ont fait de ce rendez-vouau journalier une des étapes de leur quotidien. Je sais au moins que faire de mes 5% restants. Pour la suite, ce sera peut-être ailleurs, sur un autre Cheval de Troie, mais avec un désir curieusement indemne.
en cadeau, ma photo du matin, sans trucages, ni retouches, juste en léger contre-jour.
19:24 | Lien permanent
02/04/2015
Faut-il encore que palpitent nos palpitants.
Le duo Fergessen est ce soir à Paris, au théâtre des Etoiles, dans le 10ème arrondissement. L’occasion pour eux de montrer qu’indépendamment d’une émission dans laquelle ils auront tenté leur chance (et réussi leur coup), ils sont avant tout des hommes de scène dont l’un est une femme. Que ça fait des années qu’ils sont sur la route et qu’il est rare de voir un groupe donner autant sur scène. J’envie les gens qui les découvriront, qui parcourront leur site et, de fait, tomberont sur mes mots, ici et là. L’occasion d’annoncer que le DVD du live « Sold Out » à la Souris Verte sortira d’ici la fin de l’année et comprendra, d’une façon que j’ignore, le compte-rendu de résidence, écrit en direct et in vivo. D’ici là, j’en aurai reparlé, puisqu’ils seront dans ce qui sera encore ma région en juin. Ecoutez-les, allez les voir : c’est vivants que les artistes ont besoin qu’on prenne le risque de les rencontrer.
12:51 Publié dans Blog | Lien permanent
01/04/2015
Bonne continuation!
Ma voisine de table, à midi, une belle quadragénaire, qui confie à son rendez-vous que son rêve fût de travailler à la télévision, son modèle de vie Jean-Pierre Foucault et l’homme dont elle a toujours été amoureuse Christophe Dechavanne. Et moi de regretter que l’homme en face d’elle, sans doute recrutée sur Meetic Affinity, ne fût pas Dominique Wolton, sa théorie du passage de deux à quatre formes de culture, celle « d’élite », la moyenne, la populaire et celles, plurielles et particulières, qui se distinguent au nom du droit à la différence (femme, régions, minorités ... ) et mettent en cause la légitimité populaire. Elle est partie sans que je comprenne de qui, du Barça, club de sa ville natale, ou du PSG, symbole de la réussite d’un média qu’elle vénère, aura sa préférence. Sans que je sache non plus à quel moment l’homme, qui lui a caressé la main en fin de repas (elle est jolie, je vous dis), finira par lui asséner cette affreuse phrase qui me sert de titre, dont on dit qu’elle est issue, justement, des sites de rencontre pour ne pas dire son effarement.
18:00 Publié dans Blog | Lien permanent