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23/04/2015

N'attends rien.

J’écris quelques lignes à mon éditeur, je lui renvoie tardivement les quelques chèques qu’on lui a adressés il y a déjà plus d’un mois, lors de ma dernière rencontre. Je suis surpris de ne plus ressentir le feu sacré qui me prenait à chaque fois que j’écrivais, jadis, sur une enveloppe, le nom de sa maison d’édition. Je suis redevable, pourtant, à ceux qui me lisent, d’un roman, au moins, que je tarde à reprendre, mais que je reprendrai, de quelques nouvelles qui me tiennent à cœur, également, qui devraient prendre une forme étonnante, si ce projet-là va au bout. Mais il y a quelque chose de cassé, sans drame aucun : je vois trop d’agitation autour de moi, d’autopromotion, autosatisfaction et, pire encore, auto-récompenses, parfois. La gloriole personnelle érigée en profil m’ennuie, et m’a coûté beaucoup, sur ce travail dont je dois entreprendre la ré-escalade. Peut-être l’inquiétude que je ressens chez des auteurs mieux distribués que moi (celle d’être oublié, celle de décevoir) ne m’encourage-t-elle pas à pénétrer leur « milieu » si hermétique. Peut-être le « lisez-moi » ne m’est-il pas aussi nécessaire qu’il le fut ? Ça fait sans doute partie de ces petites bulles de temps qui font l’évolution des hommes. De ne plus rien attendre. Mais qu’on ne se méprenne pas : je suis toujours entre raison et passions. Et c’est en conscience que je distillerai, d’ici à mes 50 ans, les écrits qui frémissent dans mon tiroir à secrets.

17:49 Publié dans Blog | Lien permanent

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