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06/07/2012

Ceux qui m'aiment prendront le train.

Comme prévu, je ferme cet été. Je sais que je ne retrouverai pas tout le monde à la rentrée, mais j'ai choisi de m'imposer d'autres contraintes, ou alors de ne plus m'en imposer du tout. Je vais tenter de soigner, en relativement peu de temps, ma misanthropie galopante, mon hypocondrie rampante et mon pessimisme croissant quant à la diffusion de mon "oeuvre". J'ai encore quelques papiers en réserve, sur Wilfried N'Sondé et Arno Bertina, notamment, mais - ils m'excuseront - je vais un peu plus penser à moi qu'à eux et travailler à ce roman que, imbécilement, je pense devoir écrire. Pour quoi, pour qui, je ne sais pas. Mais je vais passer deux mois à ne pas me poser la question, ce sera déjà ça. Rendez-vous en septembre, peut-être, pour ceux qui se seront rappelés de moi. Pour les inconsolables, il y a le quotidien de kronix, chez-Chavassieux-d'en-face. Pour les libraires, les membres des médiathèques, des clubs de lecture, j'ai toujours un "Larrouquis" à présenter, j'ai suffisamment oeuvré comme lecteur pour présider des rencontres - à la condition que vous ne cherchiez pas un écrivain "plus renommé". Pour ceux qui se seraient rendus compte qu'ils aimaient me lire ici sans avoir lu mes livres, il en reste, ils se commandent. Pour ceux qui m'attendent à la rentrée littéraire, je n'y serai pas, mais un bout de "Tébessa" fera la rentrée des pauvres élèves de 3ème, on ne peut pas tout avoir. Pour celles et ceux qui n'ont gardé que ce biais pour avoir de mes nouvelles, eh ben bon courage. Et bon été à tous. Avec une pensée particulière pour la maman de J.


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05/07/2012

Because the night belonged to us.

Bruce Bercy.jpgIl y a un malentendu autour de Bruce Springsteen, qu’on prend souvent pour un bourrin du New Jersey alors que depuis longtemps, il est un des rares compositeurs américains, avec Neil Young, à nous donner de vraies nouvelles du cœur du cœur de son pays. Des œuvres marquantes, intimistes, depuis quarante ans, n’auront donc jamais pu renverser l’image qu’il a donnée avec « Born in the USA » quand – c’était l’époque des marcels et des bandanas-le Français moyen, peu porté sur les langues étrangères, a pris ce tube FM pour une apologie alors même que l’intention était inverse. Depuis, comme souvent, on catalogue, on juge dépassé ce dinosaure du rock sans retenir qu’il n’y a pas beaucoup de groupes de rock qui, comme le E-Street Band, peuvent se targuer de réunir plusieurs sources de la musique, tel un Gran Orquestra de la Habana. Hier, dans la chaleur étouffante de Bercy, ils étaient dix-sept sur scène, puisqu’il faut compter Bruce comme un membre de la « famille », ce groupe rock et soul à la fois, tel qu’il le définit lui-même. Et un concert du ESB, surtout depuis que des membres manquent à l’appel, c’est un concert qu’ils ont l’air de vivre comme le dernier, à chaque fois. D’où des standards de spectacle déjà explosés, puisque le premier d’une longue série de « One, two, one two three four ! » annonce plus de trois heures de concert, trente titres. A Milan, récemment, ils ont joué 3h48, à Montpellier, 3h. Hier, c’était l’Independance Day, fête nationale américaine, Springsteen en a profité pour jouer un morceau inédit au piano et pour célébrer ce pays, « très ami avec la France avant qu’il devienne les USA ». Le bonheur est simpliste mais communicatif : mon ami Christophe me faisait remarquer devant le POPB qu’il y avait une atmosphère aux concerts de Springsteen qu’il ne trouvait nulle part ailleurs. Beaucoup de nationalités différentes, quelques clones des différentes périodes. Moi qui ai été déçu par mes idoles (et leurs fans, souvent idiots) du rock irlando-héroïque de ma jeunesse, j’acquiesce, sans savoir vraiment pourquoi. Avant de me rendre compte, une fois encore, qu’un concert du ESB, c’est comme un groupe régional qui viendrait jouer dans ta commune. Mieux encore, puisque Yann, un ami de Christophe, nous a permis de suivre le concert depuis la première fosse, en VIP, à 5m de la scène. Le ESB, hier, pour la dernière fois sans doute, je l’ai eu pour moi, j’ai vu défiler les standards qui font qu’on a tous écouté du Springsteen à tel moment de notre vie. J’ai vu un homme heureux, honnête, généreux. Qui se soucie de son public au point de régulièrement distribuer de l’eau aux personnes du premier rang. Un musicien qui s’amuse, un  homme d’une condition physique impressionnante. Un copain, sans doute, qui arrive à faire d’une minute d’hommage à Clarence, le saxophoniste disparu récemment, un moment d’une grande émotion, images muettes sur grand écran à l’appui. Un américain, quoi, un type qu’on ne comprend pas bien mais qui nous donne des gages. Et qui fait le show, un show interminable sans acception péjorative. Avec toutes les « catégories » de public visées : ceux de derrière la scène, avec qui il communique beaucoup, ceux du milieu de la fosse, qu’il est venu voir en la traversant. Un homme adulé, mais très « man-next door ». Après plus de 350 concerts, dont quatre des siens, j’ai cédé, j’ai reculé un peu, de ma position préférentielle, j’ai regardé intensément ce que je voyais et je me suis dit que c’était le plus beau. De concert. Que l’intégrité de cet homme était remarquable, quoi qu’on en dise. Et que n’importe quel musicien s’inclinerait devant la direction artistique d’un spectacle pareil, avec cinq cuivres – dont le neveu de Clarence au saxophone -  trois choristes et percussionnistes en plus du combo rock. Un moment magique, quand une salle aussi grande donne l’impression que ça se passe au Transbordeur. Je n’ai pas l’assiduité des fans du « Boss », ne connais pas tous les titres qu’il a joués, mais là aussi, peu importe : c’était une belle marque de permanence que ce 4th of July là. Un truc de fous.

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04/07/2012

Celles qu'on aurait pu mener.

Paris. À chaque fois que j'y retourne, j'ai le sentiment que cette ville-là m'échappe, inexorablement. Sa fureur, sa vitesse... Moi qui suis pourtant citadin, j'ai beaucoup de mal à m'y faire. Je l'ai écumée quand j'étais jeune, quand le service à la Nation m'y a envoyé près d'un an - à l'époque de la chute du communisme, c'est dire. J'avais vingt ans, je ne payais ni les transports ni les entrées dans les musées. Je marchais des heures le long des quais, un bouquiniste près du Pont Neuf m'a permis de retrouver des livres de Nizan épuisés depuis belle lurette. Il m'avait proposé de travailler avec lui, de reprendre son affaire après. J'ai décliné, il me fallait reprendre un cours à peu près normal, dans ma vie. Depuis, quand j'y passe - je ne l'ai plus jamais revu - je me dis que les existences parallèles, celles qu'on aurait pu mener,sont tout aussi porteuses de sens que celles que l'on a conduites, bon an mal an.

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03/07/2012

Antépénultième.

J'amène cet été mes notes, mon plan, les passages déjà écrits de "Aurelia Kreit". Je saurai si je peux aller au bout de ce projet démesuré pour un esprit aussi petit que le mien. Il faudra sans doute que je renonce à tout un tas de choses et que, a contrario, je fasse le maximum, administrativement, pour que je bénéficie d'une aide à l'écriture. Que je n'aie plus d'autre souci. J'ai tenu le même propos l'année dernière et le constat est amer. Mais il faut savoir les attendre, les bonnes fées dont me parlait Laurence Tardieu.

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02/07/2012

The Voice (nan, c'est pour rire).

Avant de vous quitter cet été, j'enregistrerai chez Eric une version audiobook propre de cette nouvelle qui fait parler au moins un dizième des 60 personnes qui l'ont lue. Je ferai un petit montage audio sympathique et si nous sommes en forme, vous aurez droit à un bout de notre propre chanson de Marius & Gaston. Ce sera toujours ça à se mettre sous la dent, hein! Parce que là, ça s'épuise, ça se tarit, ça part à vau-l'eau. 


podcast

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01/07/2012

You'll never walk alone.

gibert.jpgBelle surprise, finalement, que cette signature chez Gibert, hier, au Carré de Soie – et non Decitre, comme je l’ai malencontreusement écrit hier. Je ne m’attendais à rien dans cette librairie trop grande pour moi, mais j’y ai été très bien accueilli par les vendeurs en littérature, et le petit autel qu’ils m’avaient organisé était bien situé, en plein circuit client comme on dit dans les milieux autorisés. Comme dans les salons, quand on est bien placé, j’ai pu, au moins, nouer des contacts, des discussions, esquisser des sourires et, bon an mal an, vendre quelques exemplaires, plus que je l’aurai imaginé. Curieusement, c’est « la partie de cache-cache » qui s’est le plus vendu, effet Grignan et bandeau jaune, sans doute. Même « Dom Juan » était de sortie, à prix Gibert, donc soldé : l’intérêt était là, que je rentre dans la base de commande de ces librairies de catégorie 1. Des amis sont venus me soutenir, d’autres passaient par hasard dans ce centre commercial écrasé de chaleur. Des badauds liront mon « cache-cache » comme livre d’été, sans doute ne s’en remettront-ils pas. D’autres avaient déjà leur Marc Lévy en poche, je les ai encouragés à passer leur chemin. Un jeune basketteur n’avait que sept euros en poche, dans d’autres lieux, j’aurais aimé lui donner mon PAL. Deux trois très jeunes garçons m’ont demandé, liste en main, les livres qu’il leur faudra lire pour l’année scolaire suivante : j’ai négocié ça au tarif horaire vendeur, plus un gilet bleu. J‘ai parlé de la guerre d’Algérie avec un responsable de la sécurité du magasin, apprécié la climatisation, supporté, un  temps, la Batucada dont Gérard, venu en camarade, dira que ses membres avaient « la bonne couleur, mais pas le bon tempo » : n’y voyez pas de crise de Morano aigüe, Dgé est un nègre blanc, dans tous les steels. Les artistes du collectif « Tous à l’Ouest », venus décrocher, viennent me saluer, il est déjà 19h, je plie, moi aussi. C’était ma dernière signature de la saison, j’en ai quelques-unes, encore, qui s’annoncent en début d’année (scolaire), mais la rentrée littéraire – comme d’habitude – ne me concernera pas, pas avant longtemps. Quoique. Au vu des premières réactions liées à « Marius Beyle », il est possible, finalement, que mon recueil de nouvelles à paraître –sans doute intitulé « Valse, Claudel & autres nouvelles » - intéresse plus d’un pékin. On ne sait jamais. En tout cas, c’est plaisant et rassurant de voir qu’on peut quand même exister, fût-ce en parallèle. "Eh bien, réalise-toi à moitié si tu ne le peux pas pleinement. Tu arriveras peut-être aux trois quarts d'existence, avec un petit effort!".

15:37 Publié dans Blog | Lien permanent