04/07/2012
Celles qu'on aurait pu mener.
Paris. À chaque fois que j'y retourne, j'ai le sentiment que cette ville-là m'échappe, inexorablement. Sa fureur, sa vitesse... Moi qui suis pourtant citadin, j'ai beaucoup de mal à m'y faire. Je l'ai écumée quand j'étais jeune, quand le service à la Nation m'y a envoyé près d'un an - à l'époque de la chute du communisme, c'est dire. J'avais vingt ans, je ne payais ni les transports ni les entrées dans les musées. Je marchais des heures le long des quais, un bouquiniste près du Pont Neuf m'a permis de retrouver des livres de Nizan épuisés depuis belle lurette. Il m'avait proposé de travailler avec lui, de reprendre son affaire après. J'ai décliné, il me fallait reprendre un cours à peu près normal, dans ma vie. Depuis, quand j'y passe - je ne l'ai plus jamais revu - je me dis que les existences parallèles, celles qu'on aurait pu mener,sont tout aussi porteuses de sens que celles que l'on a conduites, bon an mal an.
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