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19/04/2021

257.

Qu'est-elle devenue, la Elise de la chanson de NADA, depuis 20 ans ?

"Tu n'as rien vu Elise de ces vies qui passaient
puisque ton seul souci venait de tes poupées
pourtant au fil des jours je me plais à penser
à ton approbation d'un amour qui n'est plus
Trois années le bel âge quand devant tes yeux nus
sur une passion unique le joug se resserrait
ce qu'il est advenu maintenant tu le sais
sur un amour perdu le serment s'est brisé
Elise dix ans après tu auras oublié
jusqu'au moindre ressac de ces ressentiments
tu vivras l'éphémère du monde adolescent
et tu riras de moi en me voyant pleurer
Je ne me morfonds pas dans ces lots de tristesse
j'irai de cette vie solliciter la liesse
mais au bord de l'abîme Circé enchanteresse
je garde le souvenir d'un instant partagé
Je regarde les vagues mon amour ramener
je m'accorde une seconde de passion revenue
j'ai le coeur qui se serre en voyant l'inconnue
faire un geste vers moi: ce n'est qu'une chimère
C'est la plage de l'oubli d'un amour qui se perd"

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18/04/2021

258.

Les Noz, ce groupe qui aura réussi à faire en sorte qu'on se reconnecte autrement que tous les 30 ans, en les occupant, ces trente années. Premier titre éponyme de l'album à venir (en juin), en écoute ici : il semblerait que l'amour fut. Pétrier, l'auteur-compositeur-interprète le plus doué et le plus sous-estimé que j'aie connu.

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17/04/2021

259.

Tous ces mandarins de la pensée, dans la presse que plus personne ne lit, sont-ils encore persuadés de la puissance de leur logique?

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16/04/2021

260.

À mon âge, faire des plans?

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15/04/2021

261.

Je ne sais pas ce qui s’est passé entre la carpe et le lapin, mais je peux vous dire qu’entre la dorade et le chorizo, c’est l’amour fou.

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14/04/2021

262.

Lénine a lourdement chuté de vélo en coinçant sa roue dans le rail d'un tram, à Zurich, et est arrivé en retard, le sourcil coupé et l'oeil poché, au congrès de la ligue de la social-démocratie révolutionnaire russe à l'étranger. Ça se joue à rien, parfois.

 

 

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13/04/2021

263.

Tout recommencer à Jersey.

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12/04/2021

264.

tebessa.jpgLaurent Cachard n’a pas « fait l’Algérie» : ça, c’est fait ! C’est au moins le postulat que posent les 40 ans qu’il avait au moment de l’édition de « Tébessa, 1956 », en 2008. Une fois cette évidence énoncée, il reste la question de la matière,
à laquelle il n’échappe jamais, et répond patiemment. La genèse de son premier roman édité vient d’une histoire familiale dont seule a survécu une valise blanche en fer – « réglementaire, chacun la même, l’armée, c’est fait pour unifier ! ». Celle avec laquelle les plus chanceux des soldats revenaient, qui était renvoyée à la famille de ceux qui n’en avaient pas eue, de chance. Gérard Poncet, au patronyme qui rend compte de l’époque, est mort le 5 avril à Tébessa, dans le canton de Djeurf, alors même qu’il n’avait posé le pied sur le sol algérien que six petits mois plus tôt, en novembre 1955. En 55, on n’est pas encore dans la psychose d’un conflit qui s’enlise, il doit même y avoir des moments de joie sur le Ville d’Oran qui les a menés vers une terre qui n’était pas la leur mais qu’on leur demanderait bientôt de défendre comme si c’était la leur. De tirer « comme si votre vie en dépendait ! », disait Rivière, avant de mourir dans cette embuscade du 5 avril 1956 ; comme d’autres, comme Gérard, qui se doute qu’il n’en échappera pas et s’évade en pensée sur les pentes et le plateau de son quartier natal de la Croix- Rousse, à Lyon. Là où il les aurait « semés, les fells », là où il en retrouvait certains, peut-être, place Colbert, quand ils n’étaient alors que ses « voisins » de misère, dans un quartier où ouvriers et immigrés partageaient encore ce qu’ils avaient. C’est que la guerre, Gérard, plus encore que Bardamu, elle lui est tombée dessus sans qu’il y comprenne rien. L’apprenti-fleuriste de chez Beurrier, il aurait bien aimé qu’on le laisse à ses compositions fleurales et au doux sourire d’Elise, mais on a fait comme avec les autres, on ne lui a rien demandé. C’est l’oralité qu’a choisie Cachard pour redonner une voix à celui qui l’a perdue et c’était un piège : celui d’en revenir au Voyage, justement, celui de trahir une deuxième fois l’existence de quelqu’un. Etrangement, c’est Gérard lui-même qui lui vient en aide, par sa simplicité extrême, sa façon candide d’aborder, par petites touches, le contexte politique (« D’après Ballandras, qu’ils appelaient Lénine à la caserne : « si l’Algérie n’était pas un protectorat, c’était tout comme : il fallait reconnaître son indépendance » ») tout en répétant qu’il n’y comprenait rien. Gérard, dont la beauté d’âme n’est même pas ternie par les petits écarts (de bordel militaire) qu’il confesse en pensée, Gérard qui s’inquiète pour sa mère, ses deux soeurs et son chat Misou. Pas pour son père, qu’il rejette de son tableau de fin, reconstitué point par point. Gérard n’a pas le cynisme de Bardamu, « Tébessa, 1956 » est donc débarrassé de tout poids politique et psychologique. Et aborde l’Histoire en « mettant en récit » (l’expression est de Ricoeur) le fragment que Gérard lui sacrifie : la connaissance se construit, s’organise, se dote d’un sens, même si ce sens confine à l’absurde. Laurent Cachard, dans le débat qu’il a eu pour « l’Usage des mots » avec Eugène Durif sur ce « devoir de mémoire » dont ils ont tous deux réfuté l’injonction, a défendu la « juste mémoire » chère à l’auteur de « la
mémoire, l’histoire, l’oubli » et repris – sans le savoir – la conception heideggérienne de « l’avoir été » opposé au « n’être plus ». Une positivité de l’avoir été qui fournit, par le roman, une nouvelle sépulture à l’ex 2ème Classe PONCET
Georgges (« ce que je voudrais, c’est qu’ils se trompent pas de prénom quand ils enverront le télégramme à mes parents » ) dont l’inventaire des effets est reproduit en épilogue de l’ouvrage. Gérard revit et avec lui une Croix-Rousse - puisque les deux récits de l’embuscade et de la promenade mentale sont enchâssés – ressuscitée, du « Paris Méditerranée » de la Vogue des Marrons aux cinémas « le Marly » ou « le Chanteclair », de l’Eglise Saint Bernard au Café des Ecoles. S’il y a présence de l’absence dans la mémoire et si cela entraine reconnaissance, alors on s’est tous reconnus dans ce personnage qui décide de ne pas se laisser dicter sa fin par l’absurde et de se construire, on l’a dit, son tableau de fin. Jusqu’à la vision finale, belle surprise pour un pépiniériste (« « Qui n’a jamais planté un arbre ne peut prétendre savoir ce qu’est la vie », c’est un dicton japonais, ils sont forts les japonais pour les jardins. ») qui l’autorise à lâcher prise parce que rien ne le retient dans un monde qui envoie « des hommes » - Laurent Mauvignier
reprendra les mêmes thèmes dans l’Après, le retour - perdre leur vie (« voilà, c’est la fin, maintenant, la vraie fin »)
dans des instants d’éternité pas si différents « des instants que j’ai voulu arrêter quand j’étais à la Croix-Rousse ».Ce sont les autres qui pleureront sur son sort et c’est ça qui l’embête le plus, Gérard, en plus des chrysanthèmes qu’on mettra sur sa tombe alors que « - pourvu que Maman ne m’entende pas ! – c’est quasiment un crime de les mettre dans les cimetières. » Il arrive que le « trop de mémoire » par ci, le « trop d’oubli ailleurs » - dit encore Ricoeur – produise, socialement, un spectacle indécent. La fiction est en charge, désormais, de dissocier, pour rester dans la philosophie, la mnémé, le souvenir qui affecte, de l’anamnésis, la mémoire qui compose. C’est pour cela que « Tébessa, 1956 » ne propose pas de fin, parce qu’elle est donnée au début et parce que le minimum était d’être aussi pudique que Gérard devant la Mort (« Si seulement je pouvais juste faire qu’Elise pense très fort à moi au moment où ça se passera, j’aurais une mort complète et soulagée »). Laurent Cachard dit l’ironie d’avoir redonné la voix à quelqu’un qui l’a perdue et de le laisser parler avec bonheur, sans tristesse rajoutée ; de voir aussi que Gérard lui survivra, nous survivra à tous. Comme restera le parfum du lilas blanc au mois d’avril quand nous serons partis. C’est aussi ça la transmission.

PH
pour « le Cheval de Troie », 2009

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