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23/03/2013

Dans Paris.

Quand j'entends parler de développement personnel, je me trouve des points communs avec Jean Dutourd. Mieux, je m'en porte plutôt bien.

20:51 Publié dans Blog | Lien permanent

22/03/2013

Sisyphe.

Etre invité à aimer, le nouvel absurde 2.0.

14:11 | Lien permanent

21/03/2013

Camille redouble.

camille.jpgJe suis tous les films du philosophe Bruno Dumont depuis le choc de son « Humanité », en 1999. J’ai travaillé d’arrache-pied sur la vie et la correspondance de Camille Claudel depuis 1998 pour en extraire la nouvelle qui m’attend, avec les autres de « la 3ème jouissance du Gros Robert », à Paris, dimanche. Son « Camille, 1915 » était pour moi source d’angoisse, du coup. D’une part, l’ironie de voir son sujet abordé en long, en large et en travers dans les médias est parfois difficile à supporter : que diront les auditeurs de mon « Camille » quand ils entendront une chanson écrite il y a dix ans et dont on dira qu’elle veut profiter de la vague (sans jeu de mots sculptural) ? D'autre part, que penser réellement de la composition de Juliette Binoche, qui n’a rien à prouver mais qui se met en danger face à l’écrasante performance d’Isabelle Adjani il y a vingt-cinq ans? L’argument dit que les époques ne sont pas les mêmes, même le psychiatre lui rappelle – double énonciation – que son histoire avec Rodin est terminée depuis 20 ans. Mais autant Binoche excelle dans les scènes en retenue, autant les phases d’hystérie et de larmes ne m’ont pas convaincu. Et la sécheresse du film (quel générique d’entrée, plus silencieux que le silence), ses plans philosophiques (l’arbre de la cour filmé en légère contre-plongée, pour que l’horizon qu’il désigne soit arrêté par l’arête du mur, qui enferme), ses monologues plein cadre (pas ou peu de champ/contrechamp, Camille soliloque, reprenant ce qu’elle a confié à son journal et dans ses correspondances clandestines), l’interlocuteur n’est ni le frère ni le médecin, c’est le spectateur lui-même, confronté à la tension des internés, à leur gestuelle maladive, leurs cris et leurs manies. Camille semble bien complaisante, quand la situation appelle autre chose que l’empathie : psychologiquement, la scène où elle rejette violemment la trisomique qui l’a prise en amitié est certainement la plus crédible. Il y a une volonté philosophique, également, chez Dumont, d’opposer les deux mysticismes, le religieux du Petit Paul – rendu aussi détestable et veule qu’il l’était certainement – et le profane de Camille, entre la paranoïa et l’espoir. Le tout dans la durée, l’attente et un espace entre les cris et le silence. Aucun effet, aucune facilité, pas d’artefact, c’est la recette, chez Dumont. En cela, on peut sourire de l’effet médiatique qui précède son film, et des sourires figés, à la sortie, chez certains spectateurs. Mais c’est un film qui m’a échappé, en partie, du moins je le souhaite. Sans doute faudra-t-il que je le revoie un jour, parce que pour l’instant, deux scènes subsistent : celle où, lors d’une promenade dans la garrigue, elle reprend pour la première fois depuis longtemps un peu de glaise dans les mains, avant de la jeter à terre, violemment. Et la dernière, qui la voit s’asseoir sur un banc de pierre (à lire, le beau roman de Michèle Desborde, "la robe bleue", paru en 2004, chez Verdier), sûre que Petit Paul viendra la chercher bientôt, après la guerre. Avant qu’un panneau explique à ceux qui ne le savaient pas encore qu’il la visiterait, certes, mais qu’il la laisserait là-bas. Les 49 ans qui lui restaient à vivre, sans qu’elle en sache rien.

17:02 Publié dans Blog | Lien permanent

20/03/2013

Molosse.

Il y a quelque chose qui me chiffonne dans la production artistique, c’est que le jugement auquel elle se soumet – dans la logique des choses - semble d’ores et déjà perverti par la personnalité de celui qui la soumet : comme dans la cour de l’école, on cherche davantage de noises à celui qui ne saura pas répondre qu’à celui qui nous impressionne.

15:36 Publié dans Blog | Lien permanent

19/03/2013

En plein coeur.

 

venaruzzo.jpgSi la psychosomatie m’était contée, elle porterait un nom et une belle chemise blanche ajustée. Rien de pathologique là-dedans, néanmoins, juste l’angoisse nécessaire qui suit l’insouciance créatrice, ce moment où l’on se met au travail et l’on crée, sans rien anticiper du regard des autres, encore lointain. Longtemps, on a dit de Gilles V. qu’il ne se mettait pas suffisamment en danger parce qu’il s’adonnait au work in progress, cette propension, exacerbée par l’immédiateté des réseaux sociaux, à montrer quelques bribes de son talent tout en disant vous n’avez encore rien vu. Pour Gilles, c’est le 22 de ce mois que ça se passe, pas loin d’ici, dans un endroit familier et accueillant, qu’il se rend hostile à force d’insomnies et de perfection revendiquée. Il dit ne pas pouvoir reprocher - principalement - aux groupes qui s’y produisent de ne pas assez travailler leur son sans travailler sans relâche et jusqu’à l’heure fatidique à la maîtrise du sien. Accepte de ne pas acheter une Les Paul 58 mais loue chez Bose une sono qui devrait rendre à ses compositions le raffinement qu’elles ont en studio. En home-studio, plus exactement, puisque Gilles V. n’a pas encore franchi le cap - nonobstant un 45t. de jeunesse – du gravage sur disque, cette étape irrémédiable qui dit juste un peu après ce qu’on a laissé ou pas. Il travaille, travaille, invente, rajoute, enlève, imagine, délire. Il a joué dans des lieux plus prestigieux – mais où on mangeait moins bien – mais ne se résout pas au concert de plus dans la place : il y donnera un récital, une représentation, s’appuiera sur les musiciens de ses amis qui voudront bien, dans un 2ème temps, montrer qu’il sait aussi jouer sans réel enjeu, en tapant le bœuf avec énergie. Il sait, pour avoir imaginé un Zil & Lolo, regard critique sans concession sur les artistes locaux, que certains ne viendront pas pour de mauvaises raisons mais que ceux qui viendront ne seront pas seulement bienveillants ; qu’ils viennent pour voir le Maestro, pas uniquement ses guitares rutilantes, ses manières vénitiennes et sa science édictée du jeu. Il s’offre une mise à nu, Gilles V., sans autre filet que 3 granules d’Aconitum Napellus 15 à 30 CH avant d’entrer en scène. Une belle première pour une deuxième partie de vie.

15:24 Publié dans Blog | Lien permanent

18/03/2013

Paradoxal.

On voudrait que je travaille vingt ans encore là où j’ai commencé à travailler il y a vingt ans. La différence - qui n’est pas dite - c’est que ces vingt ans-ci paraissent, d’avance, interminables alors même que je n’ai pas vu passer les vingt ans écoulés.

16:22 Publié dans Blog | Lien permanent

17/03/2013

Les anges garde-rien.

Si l'on me donnait un centime par promesse qu’on m’a faite et qu’on n’a pas tenue, je pourrais rembourser comptant toutes les personnes qui ont spéculé sur la réussite des vœux émis à la Fontaine de Trevi.

17:38 Publié dans Blog | Lien permanent

16/03/2013

La jouissance du sens rend l'analyse interminable.

Image 4.pngC’est donc le week-end prochain que j’ai rendez-vous avec Robert. Avec mon gros Robert, dont la 3ème jouissance amène des proches à s’inquiéter du tournant érotique, version 5O grammes de quelque chose, de mes écrits. Rien de cela : la 3ème, c’est un cycle de conférences données par Jacques Lacan à Rome, qui détermine le réel de la jouissance dans la singularité du vivant et du verbe entremêlés. Et Robert, c’est un génie de la physique nucléaire non linéaire qui compense sa timidité par une consommation exagérée de M&M’s, verts inclus. Et le titre vient d’un malentendu, déjà, une confusion entre un dictionnaire de langue française en huit volumes et le personnage né du mélange. Je suis impatient comme on peut l’être de la naissance d’un petit dernier (avant longtemps), inquiet aussi, davantage du genre – on m’a encore confié aujourd’hui que les nouvelles n’intéressaient guère les lecteurs – que du résultat. Il y aura de tout, de l’historique (1ère guerre mondiale, Guerre d’Algérie), des histoires d’amour sous le sceau de Rodin & Claudel, des balades dans des villes, à Lille, à Paris ou à Lyon, on trouvera même un ressort comique inattendu dans une sombre histoire de riffifi et de saccage d’appartement. Il ne me reste plus qu’à attendre et espérer – une fois de plus – que je ne me heurterai pas aux lourdeurs de la diffusion aléatoire et de la paresse humaine, celle qui suit, juste après, la curiosité suscitée. Tout sur Robert, oui, bientôt.

17:41 Publié dans Blog | Lien permanent