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19/03/2013

En plein coeur.

 

venaruzzo.jpgSi la psychosomatie m’était contée, elle porterait un nom et une belle chemise blanche ajustée. Rien de pathologique là-dedans, néanmoins, juste l’angoisse nécessaire qui suit l’insouciance créatrice, ce moment où l’on se met au travail et l’on crée, sans rien anticiper du regard des autres, encore lointain. Longtemps, on a dit de Gilles V. qu’il ne se mettait pas suffisamment en danger parce qu’il s’adonnait au work in progress, cette propension, exacerbée par l’immédiateté des réseaux sociaux, à montrer quelques bribes de son talent tout en disant vous n’avez encore rien vu. Pour Gilles, c’est le 22 de ce mois que ça se passe, pas loin d’ici, dans un endroit familier et accueillant, qu’il se rend hostile à force d’insomnies et de perfection revendiquée. Il dit ne pas pouvoir reprocher - principalement - aux groupes qui s’y produisent de ne pas assez travailler leur son sans travailler sans relâche et jusqu’à l’heure fatidique à la maîtrise du sien. Accepte de ne pas acheter une Les Paul 58 mais loue chez Bose une sono qui devrait rendre à ses compositions le raffinement qu’elles ont en studio. En home-studio, plus exactement, puisque Gilles V. n’a pas encore franchi le cap - nonobstant un 45t. de jeunesse – du gravage sur disque, cette étape irrémédiable qui dit juste un peu après ce qu’on a laissé ou pas. Il travaille, travaille, invente, rajoute, enlève, imagine, délire. Il a joué dans des lieux plus prestigieux – mais où on mangeait moins bien – mais ne se résout pas au concert de plus dans la place : il y donnera un récital, une représentation, s’appuiera sur les musiciens de ses amis qui voudront bien, dans un 2ème temps, montrer qu’il sait aussi jouer sans réel enjeu, en tapant le bœuf avec énergie. Il sait, pour avoir imaginé un Zil & Lolo, regard critique sans concession sur les artistes locaux, que certains ne viendront pas pour de mauvaises raisons mais que ceux qui viendront ne seront pas seulement bienveillants ; qu’ils viennent pour voir le Maestro, pas uniquement ses guitares rutilantes, ses manières vénitiennes et sa science édictée du jeu. Il s’offre une mise à nu, Gilles V., sans autre filet que 3 granules d’Aconitum Napellus 15 à 30 CH avant d’entrer en scène. Une belle première pour une deuxième partie de vie.

15:24 Publié dans Blog | Lien permanent

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