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20/02/2013

Inflammable, à souhait.

une-balle-au-coeur-affiche_311919_9182.jpgEnfant, je me suis accroché, en courant, à la branche d’un épineux quelconque : l’éraflure était minime, sur mon avant-bras, en aucun cas je n’ai eu mal. Mais elle est restée, telle une cicatrice de guerre, marque d’un héroïsme dont je réinvente les circonstances à chaque fois, avec jubilation. Il me semble parfois que ma mémoire est ainsi, à composer entre le plus superficiel qui soit et l’essentiel, toujours tapi.

16:53 Publié dans Blog | Lien permanent

19/02/2013

L'optimisme.

IMG_1437.jpgMes vers de mirliton ont au moins posé un débat, ailleurs. Est-il utile de reprendre des textes quand ceux-ci ont perduré, est-ce une obligation – et de quelle nature ? – de les moderniser, de proposer une forme qui sorte du classique pour « dépoussiérer », terme imbécile à destination de ceux qui n’ouvrent pas assez leurs grands textes ? Je n’ai pas de réponse et à vrai dire, je ne me suis moi-même jamais posé la question. Quand j’ai écrit « un » Dom Juan, c’est justement parce que le personnage n’appartenait à personne, pas plus à un auteur – même si la présence du Poquelin est un peu écrasante, je le concède – qu’à un metteur en scène. Je voudrais être optimiste sur son adaptation à venir, mais – on me l’a soufflé hier – mes notes sont un peu désabusées, ces derniers temps. Trop de combats perdus d’avance ? On verra. Je sais au moins qu’au début de la semaine prochaine, j’aurai avancé sur un projet dont l’intensité esthétique va être extrême. Et que ça console de tout.

18:06 Publié dans Blog | Lien permanent

18/02/2013

L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait (épisode 2).

Don Rocío Jerez-Díaz

Mais enfin…

Don Lorenzo Palabras De Nada

Mais enfin, faut-il que je l’écrive ?

Je suis dans cette vie arrivé au zénith

Et reviennent en mémoire d’épineux composites

De ce qui la forgea ; j’en veux savoir la suite

Elle est dans les chemins de mon île de fuite

Don Rocío Jerez-Díaz

Las! J’ai peur tout de même que vous vous berciez

Des douces illusions qui vous ont enchanté

Et qu’une fois là-bas, sur l’Ithaque celtique

Vous ne constatiez que rien n’est féerique

Que le temps n’est là-bas que le même qu’ici

Qu’à l’îlien comme à moi vont les mêmes soucis

Je veux vous prévenir des dangers du voyage

A trop vouloir lutter et remonter les âges

On ne triomphe pas, on s’étiole quand même

C’est un des paradoxes récoltés quand on sème

L’éphémère absolu du retour éternel

Je vous parais peut-être un peu trop paternel

Mais je vous l’aurais dit : elles n’y seront pas

Pas plus que votre ami, pas plus que n’y sera

L’étincelle de vie à laquelle vous rêvez

Don Lorenzo Palabras De Nada

Je vous démasque là, en sophiste éclairé !

Que j’entends en vos mots l’implicite chleuasme

Consistant, mon ami, à souffler le marasme

Pour espérer de qui vous comptez contredire

Que lui vous persuade du fondé de ses dires

Vous ne m’y prendrez pas ; et puis, quant à ces muses

Dont vous taisez le nom de peur qu’elles vous abusent

Elles m’y attendront, mes petites compagnes

Elles auront les silences que l’on a en Bretagne

Ceux que vous n’avez pas, vous le fieffé bavard

Pour qui la passion n’est plus qu’un avatar

Don Rocío Jerez-Díaz

Vous mettez bien du cœur à perdre la raison !

Don Lorenzo Palabras De Nada

J'aimerais que des deux découle l'unisson

Si je devais laisser, en guise d’héritage

Une part de colère, une autre de courage 

Don Rocío Jerez-Díaz

Vous y parviendriez tout aussi aisément

De cette rive-là que du port de Ouessant…

17:37 Publié dans Blog | Lien permanent

17/02/2013

L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait (épisode 1).

Pas grand chose à dire sur "Alceste à bicyclette", la fantaisie que Fabrice Luchini s'est offerte via Philippe Le Gay. Sinon que les meilleures scènes (les seules?) sont celles de répétition, dès qu'on s'est amusé du mimétisme luchinien singeant le Céline de Meudon. Mais un rappel, celui, comme beaucoup, que "le Misanthrope" est un texte qui m'a porté longtemps. Et pour lequel je m'étais amusé, il y a près de dix ans, à la réécriture, déjà, comme je l'ai fait pour Dom Juan, après. Mais pour Dom Juan, j'avais une excuse: celui de Molière est en prose, j'ai donc fait le mien en vers. Pour "l'atrabilaire amoureux" - superbe sous-titre trop vite oublié - Jacques Rampal s'est chargé de poser, en 1992, "Célimène et le Cardinal", une suite en vers qui connut un succès important et mérité. Rien de tel ici, juste le rappel d'une distraction, et l'annonce d'un anniversaire à venir. Mais fi de la prétérition, on va me prendre pour Oronte après...

 

Don Lorenzo Palabras De Nada

La résolution en est prise, vous dis-je.

Don Rocío Jerez-Díaz

Mais, quel que ce soit ce coup, faut-il qu’il vous oblige… ? 

Don Lorenzo Palabras De Nada

Non : j’ai beau y repenser et revoir en images

Les années écoulées, je n’ai d’autres adages

Que ceux que j’exprimai en cet anniversaire

Quand vous vous opposâtes, en ami ou en frère

A ce que j’isolasse de mes humeurs moroses

Et qu’à mes souvenirs cédasse enfin la prose.

J’avais voulu me taire, vous m’avez fait parler

N’espérez un instant me voir continuer ;

Si de tous mes amis vous êtes le phénix

Laissez-moi je vous prie, n’allez jeter au Styx

Le lien que nous tissâmes, vous et moi, contre vents

Et marées délicates, juste comme à Ouessant,

Où j’entends séjourner, quelques soient les conseils

Que vous m’assénerez, la morale en éveil

Mais le cœur en sourdine, les œillères de mise :

Vous n’avez pas changé, voulez-vous que je dise !

Si le temps a passé, qu’il n’ait sur ma mémoire

Pas plus de patine qu’il n’en a sur la gloire

De ceux dont on rappelle les exploits incessants

De sorte qu’à la fin on confond les présents

Et les passés glorieux dans un même respect !

Qu’en fait d’ennemi, le temps prenne l’aspect

De mon plus sûr allié, un Horatio fidèle

Qui saura témoigner, quand en tant que mortel

J’aurai quitté ce monde, de mon juste télos.

Je vois votre visage qui s’éclaire et se gausse

Et c’est bien pour cela que ce ne sera vous

Qui m’assisterez là, si vous me pensez fou.

Laissez-moi, je vous dis, une dernière fois

Cela fait des années, j’en compte déjà trois

Que vous me retenez, sans que je sache bien

Quelles sont les raisons qui meuvent ce dessein :

N’est-ce pas là le fort de ces gens qui prétendent

Empêcher ce qu’eux-mêmes espèrent et attendent ?

Vous seriez un coquin si de notre amitié

Vous n’aviez une image un peu plus avancée.

Je crois bien qu’à mon âge, la connaissance aidant

On voit se profiler un peu mieux qu’à vingt ans

Ce qu’il faut de sa vie faire ou ne pas faire :

Ce que je vous dis là vous étonne, mon cher ?

Eh bien ! Je le maintiens et vous le redis fort :

Personne n’a raison et personne n’a tort.

Don Rocío Jerez-Díaz

Je ne peux sur ce point vous en donner quitus

Vous qui toujours en moi pensez trouver Brutus !

Reste que tout ce temps je n’ai cherché qu’à taire

Ce qui précisément nourrit votre colère :

De vos combats passés vous devez sur le seuil

De votre quarantaine en entamer le deuil

Don Lorenzo Palabras De Nada

Et les laisser gagner, les sbires de l’oubli ?

Si je n’avais à cœur que de rester poli

Je ferais rengorger ces paroles ineptes

Je jure sur Rollon devant Saint-Clair-sur-Epte !

Don Rocío Jerez-Díaz

Vous voilà de nouveau animé par la bile

Je ne vois vraiment pas ce qu’un normand édile

Viendrait faire par là, d’autant, pardonnez-moi

Que l’on se souvient plus, pas de lui, mais du roi

Qui lui donna les terres ; mais enfin je digresse

C’est bien vous que d’aller…

                Don Lorenzo Palabras De Nada

Jusqu’à l’Antique Grèce

Solliciter des Dieux l’aide des Bienveillantes

Et pallier avec elles l’écho qui me tourmente

Et me renvoie là-bas, au cœur de l’océan

Retrouver dans la brume du matin de Ouessant

Ce que j’y ai perdu. Ce n’est pas si terrible :

Mon âme est à mon cœur de nouveau disponible

Que je n’y trouve rien n’a pas plus d’importance

Je chercherai là-bas un but à mon errance

Mais il faut que j’y aille car c’est en ce terrain

Que je recouvrerai la foi du genre humain...

16:44 Publié dans Blog | Lien permanent

16/02/2013

Vie privée.com.

Dans une autre vie, j’arrivais dans les différents Salons du Livre au bras d’une professionnelle - du milieu, veux-je dire, ce qui m’attirait les foudres de ceux qui me trouvaient nanti, alors même qu’à chaque fois que je m’y suis retrouvé, je me suis demandé pourquoi aucun d’entre les organisateurs n’avait accepté de m’y recevoir pleinement, en me laissant l’occasion de parler de mon travail. Ce qu’ils prenaient évidemment, si j’avais le malheur de le dire, comme une manifestation d’aigreur, alors même que, dans le même temps, des jurys de lecteurs, des associations comme Lettres-Frontière ou Rencontres du II°titre de Grignan accordaient à mes livres la reconnaissance et le succès d’estime que je n’avais pas demandés, mais que tout travail laisse espérer. Que cette professionnelle m’ait retiré son bras ne change rien au problème : je ne vais plus qu’aux Salons où je suis invité et ils sont rares. Et très extrêmes : je serai à celui de Paris le 23 mars et à la 2ème édition de celui de Cuisery, le village des livres, les 15 & 16 juin.

19:25 Publié dans Blog | Lien permanent

15/02/2013

Au-dessus des eaux & des plaines.

Reconnaître que tout est dit est sans doute l’octosyllabe le plus éloquent que j’aie écrit.

15:37 Publié dans Blog | Lien permanent

14/02/2013

My bloody Valentine.

Pour refaire sens, il faudrait consacrer ce jour des amoureux qui fait débat non pas aux amours en cours, mais à celles qu’on a vécues et qui se sont terminées - ou qui errent quelque part, entre la mémoire et le regret. Se remémorer pour chacune d’entre elles le souvenir d’une belle chose, y consacrer un temps ému puis, considérant l’histoire que l’on vit, reconnaître qu’on ne l’aurait justement pas vécue sans toutes ces amours-là, qui l’ont précédée. Outre la permanence, ça ramènerait les histoires d’A. à leur fragilité, de celle dont il faut se nourrir, sous peine de se mentir.

17:01 Publié dans Blog | Lien permanent

13/02/2013

L'addition.

Les cinq psychanalyses de Freud, la troisième de Lacan et les quatre filles du Dr March, on a fini par les retrouver, les douze salopards!

NB: Je viens de bannir l'IP de la personne qui se permet des commentaires sur mon blog en usant de mon identifiant. Je sais, ça ne rigole pas, mais je n'aime ni le procédé, ni les incidences que de tels usages pourraient prendre.

15:26 Publié dans Blog | Lien permanent