23/12/2012
Robert-Friedrich Nietzschum.
Je passe le plus clair de mon temps à revenir sur l’éternel retour. A tel point que je ne sais même plus si et d’où je suis parti.
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22/12/2012
My secret Garden.
C’est une maquette, il dira qu’elle est imparfaite et que je ne devrais pas la diffuser comme ça, mais je l’écoute depuis trop longtemps pour ne pas la partager. S’il se décide à l’enregistrer définitivement, je retirerai le lien. D’ici là, en guise de cadeau de Noël et avant que vous écoutiez Stéphane Pétrier interpréter « Camille », Stéphane Jardin, talentueux chanteur lyonnais, nous offre, à Eric et à moi, la première reprise du « Café des Ecoles », un des morceaux, pas assez défendus, de « Trop Pas ! ». En mode crooner, magnifique.
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21/12/2012
Sibyllin.
L’avantage de l’administration, c’est qu’elle facilite l’apprentissage de la phénoménologie. Sans rien dévoiler, par superstition, j’ai coché hier une case qui pourrait avoir des effets conséquents dans ma vie de tous les jours. Depuis, alors que, le matin même, je ne savais pas que je le ferais, j’envisage mentalement quelle pourrait être ma vie dans des décors différents, à proximité d’un élément dont j’ai toujours pensé qu’il se limiterait à la part de rêve qu’on a tous mais qu’on n’atteint jamais, pour de mauvaises raisons.
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20/12/2012
Trouver sa voix.
Sylvain Bolle-Redat en lecture publique des premières pages de "Tébessa, 1956".
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19/12/2012
Le livre biffé.
Je mettrai en ligne demain, une fois chargée, une vidéo amateur de la lecture de Tébessa par Sylvain Bolle-Rédat. Avec son accord, même si l’exercice, hier, était un ballon d’essai pour une représentation plus aboutie, dans un futur que j’appelle de tous mes vœux. Mais l’essentiel était bien, hier, dans ce livre trituré, torturé, biffé de toutes parts, dont il ne resterait, en vue d’une lecture « intégrale », qu’une vingtaine de pages. Ces chapitres entiers barrés, ces phrases coupées, rendues exsangues juste pour que le spectateur soit saisi autant que le lecteur l’a été. En moins de temps donné. Ces heures de sueur et de préparation annihilées d’un coup de crayon à papier, tout ça rendrait morose si l’intention, joliment exprimée, n’était pas de pouvoir, au bout du compte, dire les mots de Gérard – déjà plus les miens – avec un léger sourire.
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18/12/2012
Retour au collège.
Comme Laurence Tardieu me l'a suggéré, j’ai quelques anges-gardiens dans mon parcours d’écrivain et Marie-Claude Douot ainsi que Cécile Dérioz en font partie. Je leur dois, à l’Espace Baudelaire de Rillieux, ma première invitation, en 2008, annulée pour des raisons qui leur ont échappé. Mais elles sont pugnaces et indépendantes et tiennent à le faire savoir : après m’avoir reçu en janvier pour « le Poignet d’Alain Larrouquis », elles m’ont invité de nouveau pour que je rencontre, dans leurs locaux, la classe de 3ème de M.Carnet, professeur de Lettres du Collège Paul-Emile Victor, autour de « Tébessa, 1956 ». Fabrice Carnet à qui je dois d’être entré de mon vivant dans le Bordas, cette année, ai-je donc appris cet après-midi. J’étais donc en territoire conquis et plus encore quand j’ai vu que la petite vingtaine d’élèves avait remarquablement préparé la rencontre en amont, par groupes et sous forme thématique : le premier groupe a découpé la première scène du roman en plans de cinéma, réfléchi à son adaptation, à sa bande-son, aux mouvements de caméra. Le second a fait pareil pour le théâtre, collé quelques didascalies dans le monologue du personnage, qu’ils avaient biffé pour le rendre plus vivant encore. Après, j’ai eu droit à la réécriture de l’embuscade côté algérien, à un article du « Progrès » la racontant le lendemain. De beaux exercices, réellement, à l’imagination débordante. Chacun d’entre eux, en plus de ça, avait écrit une lettre à l’auteur, quelques-unes me furent lues par les plus audacieux, il y avait un côté hors du temps de voir ces jeunes gens parler de privilège alors que le seul privilège m’était réservé de savoir qu’ils m’avaient lu et apprécié. Sylvain Bolle-Redat, qui m’a accompagné, a fait sa première lecture publique du texte, lui qui ambitionne, à moyen terme, d’en programmer une dans d’autres instances. Une première, donc, avec ses approximations, mais le plaisir dense de réentendre la musique des mots et de savoir que cette voix sera la sienne, pas une autre. Je crois que les adolescents ont apprécié la rencontre, je les exhorte de ne rien retenir de leurs capacités créatrices, surtout avec l’enseignant qu’ils ont, qui sait la transformer, obtenir d’eux ce qu’ils n’auraient peut-être pas donné ailleurs. Je sors heureux d’avoir vécu ça au moins une fois encore, surpris de n’avoir subi aucune réticence, curieux de ce qu’ils allaient en faire eux, de cet après-midi. Lire ces lignes là au plus vite ? S’approprier le seul auteur vivant qu’ils aient peut-être jamais vu jusque là ? En tout cas, « Tébessa » poursuit son chemin. Peut-être reviendra-t-il chez Baudelaire, d’ailleurs, si Sylvain poursuit l’expérience ? J’ai vu que M. Carnet avait noté avec gourmandise la parution prochaine de mon recueil de nouvelles, quand j’ai annoncé que parmi elles figurerait un « retours d’Algérie » qui vient de loin, lui aussi. Que tous ces jeunes aient une vie formidable, en tout cas. Et que celui qui m’a dit que me lire lui avait donné envie d’écrire le fasse : le monde ne s’en portera que mieux.
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17/12/2012
Plumer la volaille littéraire.
Rapidement, tout à l’heure, j’ai eu à choisir dans un Centre de Documentation quatorze romans que quatorze adolescents allaient devoir se fader pendant les vacances de Noël pour une séquence « Littérature au présent », histoire que quelqu’un leur dise au moins une fois dans leur vie que tous les auteurs ne sont pas morts. J’ai fait avec ce qu’il y avait, mais je garderai l’impression jubilatoire de faire mes courses dans les rayons, d’empiler (pas d’interprétation !) Beaune, Bertholon, Giroud, Chavassieux, Humbert, Ovaldé, Kaufmann et autres et de leur attribuer un chaperon chacun, sur quelques critères savamment arbitraires. En cette période de fêtes, ils devraient trembler sur leurs ergots, les chaperons, d’ailleurs: les plus en danger ne sont pas ceux qu'on croit.
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16/12/2012
En une seconde.
J’avais vingt ans, pile, le jour même. J’ai posé les oreillettes de mon Walk-man dans lesquelles passait « Perlimpinpin », en boucle. J’ai respiré profondément, contemplé ces personnes qui me recevaient avec aménité puis compris que je ne pourrai pas rester plus longtemps.
17:26 Publié dans Blog | Lien permanent