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11/02/2024

À mesure que le temps passe.

IMG_3589.jpegOn ne sait jamais vraiment ce qu’on attend des artistes sur scène quand on va les voir plusieurs fois, depuis tant d’années. Depuis ses débuts - en Co Plateau de Cat Power aux Nuits de Fourvière ou pour son premier Transbordeur époque « la Superbe », concernant Benjamin Biolay. Le local de l’époque au Radiant de Caluire, la salle où se produisent les artistes qui n’ont plus de salles pour se produire à Lyon. Il est régional d’adoption et la salle - pleine à craquer - regorge de Caladois (« pas seulement mes cousins ») ou d’ex de St Ex. La tournée court depuis trois ans et je restais sur une impression très mitigée de ses deux concerts à Sète, son autre chez lui, cet été, quand tout le monde a cru que St Clair, son dernier album, aurait une résonance particulière en bas de chez lui, alors même qu’il a superbement clos le concert d’hier! Ouvert sur « belle comme une voiture volée », histoire de satisfaire le fan-club, mais en trompe l’œil, heureusement: la set-list est plus exigeante que cet été et le spectre sonore, ainsi que le fond de scène, donnent beaucoup plus d’envergure au show lui-même, et à ses musiciens. S2: la superbe bassiste de BB s'appelle Nathy Cabrera et son acolyte (aux claviers) Sheba et Nathy pour la touche latino,  Almosnino et Jaconelli aux guitares, un nouveau et jeune batteur pour servir une rythmique forte et scandée, Biolay joue des morceaux moins faciles - « rythmés, mais aux paroles neurasthéniques, sinon ça ne serait pas drôle » (Miss Miss)- jusqu’aux Cerfs-Volants, pour lesquels il présente son premier producteur, celui qui a osé le signer et qui a dit « on fonce » quand il a demandé un sample de Maryline Monroe en pont musical. C’était il y a une demi-éternité mais c’est un morceau qui a tellement compté dans l’histoire de la chanson française - et de nos vies propres - qu’on est déjà sous le charme quand il la passe bien. Il est ému, Biolay, tracqueux comme il l’avoue d’entrée, on se méfie tellement des artistes qui disent que telle date est importante - jurisprudence Sète - qu’on est parfois tout surpris quand c’est le cas. Même « Los Angeles », qui avait paru bien fade au théâtre de la mer fait bouger les rangs assis. Qui mettront du temps, mais donneront de leur personne. Pas sur « Ton héritage », chef d’œuvre absolu sur lequel Almosnino reprend la basse, mais après, quand il slappe sur le bien-nommé et judicieux « Lyon presqu’île », qui embarque tout le monde. Biolay, c’est un jeu de scène minimal, trois pas de danse, des poings aux mitaines levés et des « Merci, merci, merci » répétés. Des passages au piano pour donner de l’ampleur à la reprise d’un morceau, pour qu’il dure plus longtemps. Un « comment est ta peine » spectral, au son enfin lâché, un « à chaque fois c’est mieux! » pour dresser le propre bilan de ses concerts lyonnais. Il y a eu un « Padam Padam » d’anthologie, un « la Superbe » qui en est une à elle seule, d’anthologie. Et Ste Rita en fond - avant le générique de fin, une grande première en concert pour moi - pour une montée sur « six heures et des poussières », pas loin de chez moi. Mon autre chez moi, puisqu’hier j’étais aussi chez moi. Comme lui. Peut-être un jour ces chemins parallèles finiront-ils par se croiser: c’est quand on ne demande rien que les choses arrivent. Reste que c’est vraiment en salle que je retournerai voir BB, les prochaines fois. Et que je le remercierai de ponctuer mon passage. Comment va ma vie? Elle va bien, merci.

PS: à se demander si la chemise Mao bleue qu’il portait n’a pas été achetée sur une place de Sète, quand les forains l’occupaient…

00:33 Publié dans Blog | Lien permanent

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