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04/11/2019

Livre de culs.

INVIT PARIS AK-page-001.jpgC'est l'heure des premières récoltes de lecture, pour Aurelia. Des avis d'amis, évidemment, en attendant que la portée du livre s'élargisse, mais mes amis, pour tout dire, ne sont pas du genre complaisant, et je m'en réjouis. Inutile de parader ici, mais j'ai beaucoup ri de ces deux retours, hier;

- "Sous le coup de l'émotion, parce que je viens de finir Aurelia, que j'ai lu en deux jours et demi : je suis sur le cul! On ne peut pas le lâcher. Même si je ne suis pas un grand critique littéraire, là, je suis vraiment scotché."

- « Je suis heureuse d'avoir renoué avec la littérature grâce à Aurelia. C'est ton chef d'œuvre, ça semble évident. Les éditeurs qui ont ignoré ce manuscrit pourront se mordre le cul avec les dents (expression de ma mère) »

Cette dernière lectrice m'a particulièrement ému en m'assénant ce que je n'aurais jamais osé formuler, même si... Un coup de grâce dans les deux sens du terme : "« Pas pris une claque pareille depuis L'Affaire des vivants. »  Sic Transit Gloria Mundi...

Je ne connais que trop les limites d'une diffusion minimale, mais je crois aussi aux forces d'un ouvrage, quand il est à part (dans sa fabrication, sa temporalité, sa destination). Aurelia Kreit doit vivre, être lu, conseillé, offert (pas prêté). Quand j'en parle en public,  je traite d’abord de la genèse du livre parce que, comme l’a souligné Chavassieux, elle fait partie intégrante de la légende qui le sous-tend. Je raconte donc l’histoire qui me (re)lie au groupe, de facto à mes jeunes années. Je m’amuse d’une partie de ma vie d’écrivain consacrée à recréer en livre l’univers de ma chambre de post-adolescent, entre posters de Larrouquis et affiche d’AK… Mais je redeviens beaucoup plus sérieux quand il s’agit de parler du cadre et de la contextualisation. Quand il me faut évoquer les brimades auxquelles les Ukrainiens ont dû faire face, de la part de la Grande Russie : des poètes qu’on fait taire, des peintres qu’on déporte s’ils n’acceptent pas de rallier Saint-Petersbourg. La cause ruthénienne qui grandit, dans les villes et les campagnes, face à la famine, aux privations, aux monopoles (cf le vin du fisc) ; la volonté du peuple, ou le partage noir, selon le type de réaction choisi. La figure de Ševčenko, l’auto-émancipation de Pinsker, les dualités de l’identité chez mes personnages, Juif et ukrainien, ukrainien et parisien, sœurs jumelles et autres pans, encore : Aurelia elle-même, infans puis égérie, je l’ai dit, déjà. Mais je ne m’en lasse pas, tellement je crois à cette œuvre, que je défendrai corps et âme.

Je serai à Paris ce week-end, le samedi et dimanche (9&10 novembre) à la Halle des Blancs Manteaux, pour le génial Salon de l'Autre Livre. Et je serai l'invité, comme l'année dernière, de la belle galerie "l'Amour de l'Art", à St Germain-des-Prés, le samedi soir à 19h30 : j'y ai parlé de Clara (Ville), conçue en un mois, il y a un an, je serai beaucoup plus disert - mais en peu de temps, qu'on se rassure - sur mon Aurelia, qui m'a pris dix ans. Mais commence à me les rendre.

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