29/09/2019
Retours d'Aurelia.
Exceptionnellement, il n'y aura pas de note dès ce soir sur la journée incroyable d'hier: je me garde le privilège de nourrir un peu ces souvenirs immédiats. Mais c'était évidemment sublime, peut-être plus encore. J'y reviendrai. Place à la première critique reçue d'Aurelia. Jocelyne est une ancienne journaliste, elle est auteure et vit à Sète, désormais. C'est elle qui m'interrogera à la Nouvelle Librairie Sétoise le mardi 29 octobre. Et ce sont ses mots, livrés tels quels :
Avec la parution d’« Aurelia Kreit », l’écrivain Laurent Cachard signe son 18e ouvrage tous genres confondus.
Son « roman russe », comme il l’appelle, relate par le biais d’un narrateur omniscient la fuite d’Ukraine de deux couples de juifs et de leurs enfants à travers l’Europe de l’aube du XXe siècle jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Des bords du Dniepr à Lyon, et même Saint-Étienne, en passant par Constantinople, Vienne et Paris. Pour connaître la genèse de ce roman que l’auteur a mis dix ans à écrire, il faut se tourner vers le groupe mythique de musique « new-cold wave » de la scène lyonnaise des années 1980 : Aurelia Kreit, la vie de l’héroïne éponyme composait alors le répertoire du groupe éponyme.
Plusieurs niveaux de lecture pour ce pavé de 430 pages. L’épopée romanesque d’abord. Et là, on est face à un véritable « page turner » avec, en particulier, des portraits de femmes tout en nuances qui déclenchent une émotion intense. L’ histoire est bien construite, on y adhère du début à la fin.
Au-delà, on côtoie le développement de la sidérurgie, la question de l’identité ukrainienne et celle de la judéité et on assiste aux premiers pas de la psychanalyse. Çà et là en cours de lecture, on relève aussi quelques références littéraires, essentiellement nizaniennes, privilège de l’auteur qui sème ainsi dans chacun de ses romans.
L’ouvrage n’a pas prétention à être historique, toutefois la grande Histoire est en toile de fond : les pogroms dans ces villes où les anciens serfs ukrainiens étaient venus chercher du travail dans des manufactures à la pointe souvent dirigées par des juifs. L’incapacité ou la réticence des autorités russes à contrôler la violence des cosaques ou des civils. La lutte entre mencheviks et bolcheviks, l’émergence du sionisme politique, les innovations industrielles... tout y est jusqu’à la déclaration de cette guerre qui devait durer quelques semaines et qui ensanglanta le monde pendant quatre ans.
Un seul bémol pour ma part : la partie consacrée à Constantinople traitée presque en totalité en analepse à partir du séjour à Vienne m’a laissée sur ma faim…
« Aurelia Kreit », éditions du Réalgar, est disponible dès le 28 septembre en librairie.
20:59 Publié dans Blog | Lien permanent
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