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28/11/2012

Souvenirs de Choplin.

Je remets la main sur un vieux cahier dans lequel j'ai longtemps pris des notes des différentes interventions des uns et des autres. Celui-ci est précieux, je suis heureux de l'avoir retrouvé : j'y revis le colloque Nizan de 2005, la conférence de Bernard Lahire sur la condition  des écrivains, au Fort St. Jean, en octobre 2006 (pas moyen de retrouver l'article que j'avais écrit à ce sujet pour "le Cheval de Troie" version papier...). J'y relis les notes prises pour la venue d'Antoine Choplin en décembre 2006. Il venait parler à des élèves de 1ère de "Radeau" et entres deux propos sur le roman, il a entrepris de faire comprendre à de jeunes adultes ce qu'était un écrivain. Comment on interrogeait la réalité de l'envie d'écrire, justement. Pour lui, justement, on n'a pas envié d'écrire, on écrit. Des "Club des Cinq" réécrits à 6ans, des poésies à l'adolescence, de la contrainte ensuite et puis une promesse: à 40 ans, je serai écrivain. Pour contrecarrer les limites de la parole, polluée par l'apparat, la rapidité, la simplification. Pour interroger la réalité, de plus en plus complexe, entremêlée... En 2006, Choplin disait qu'un écrivain, un vrai, c'était quelqu'un qui par ailleurs était dans un vrai temps de travail, mais qui avait décidé d'être écrivain. Un engagement qui génère une culpabilité, quand l'écrivain "passe son temps à essayer". Un temps dont celui "passé à rien foutre", à s'en accorder, devrait être comptabilisé mais ne l'est pas. Il faut quand même que l'écrivain trouve ses lecteurs: un seul suffit, disait-il à l'époque. Qu'il fût son contemporain ou pas: un lecteur peut apparaître trente ans plus tard. Dix mois passés sur trois pages et dix mois sur tout le reste, énonçait-il également. Avec une propension à trouver la phrase juste quand on y met un point, une tendance à s'inquiéter quand on revient dessus. Une inquiétude, déjà, sur l'accroissement de la marchandisation du livre. On était en 2006. Antoine Choplin, depuis, a publié "le héron de Guernica" et fait partie de la sélection 2012 de Lettres-Frontière : un (déjà) vieux souvenir, pour moi. Je suis à peu près sûr qu'il ne changerait pas une ligne à ce qu'il a dit. Mais je le remercie d'avoir dit ça à l'auteur que je n'étais pas encore.

12:38 Publié dans Blog | Lien permanent

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