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03/10/2012

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Ouessant Pern.jpgAu crépuscule, quand le ciel azuré s'assombrit, les roches de Ouessant prennent les formes qu’on veut bien leur donner. Dans cette Finis Terrae toujours recommencée, la contemplation devient le songe, la pesanteur l’éclaircie.  C’est le chaos mégalithique* et pourtant il règne une tranquillité comme nulle part ailleurs, doublée de la mélancolie des soirs tombants: un entre-deux des inventaires. Le promeneur n’en est plus un, il est là parce qu’il doit l’être. Redevable à ces lieux qui s’offrent, l’espace d’un instant, à saisir. Il est loin des toitures d’ardoise qui l’abriteront, s’il ne se refuse pas à l’harmonie qui scintille, sous les étoiles. Puis se rétracte, d’un seul mouvement de ciel. Il faut être plus immobile que la roche, sur les bords de la Pointe de Pern, si l’on veut en saisir la geste. L’éternité. Sortir de la gravité en même temps qu’on y entre, c’est le dilemme de Ouessant.  Au matin sur l’embarcadère, les marins savent que tout est vain, que ce qu’ils ont n’est qu’éphémère, mais qu’aujourd’hui dessine demain.

*Jean Chièze – Notes sur Ouessant, l’Union Latine d’Editions, 1964

16:12 Publié dans Blog | Lien permanent

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