14/10/2011
Tuba and yet to be.
La grisaille habituelle des rames de métro, ses cyborgs orwelliens alignés aux oreillettes blanches, plongés dans « Lyon Métro » ou « 20 minutes ». Et puis, d’un coup, une femme, entre deux âges, qui sort de son sac à main un cahier de partitions pour tuba. Du tuba ! Quelle probabilité de tomber nez-à-nez dans le métro avec une joueuse, sans doute professionnelle, de tuba ? Je pense à ces nouveaux sites de rencontres ultra-communautaires, me dis qu’il serait peut-être opportun d’en fonder un entre joueurs de tuba mais, n’en étant pas un moi-même, je courrais un risque industriel majeur. Je me souviens de mes années d’université quand, déjà, rencontrer dans le même métro quelqu’un d’autre que vous portant un Gaffiot sous le bras était chose rare et merveilleuse. Je songe à aborder cette femme-là, m’excuser de mon outrecuidance, lui dire que j’adorerais écrire quelque chose sur elle, une note, une nouvelle, un roman, un opéra pour tuba, mais les conventions me rattrapent et déjà, je dois descendre. Rasséréné, quand même, plus optimiste sur l’état du monde. Et prêt à en découdre avec d’autres improbabilités.
17:00 Publié dans Blog | Lien permanent
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