21/09/2021
101.
Écrire un livre sur Liliane Benelli?
18:15 Publié dans Blog | Lien permanent
20/09/2021
102.
Une autre fatalité, rimbaldienne : «Le seul vrai mot, c’est : reviens, je veux être avec toi, je t’aime, si tu écoutes cela, tu montreras du courage et un esprit sincère. » L’appel est resté dans le vide, Verlaine en fut quitte pour son âme grise, à vie, et même après.
17:18 Publié dans Blog | Lien permanent
19/09/2021
103.
Je n'aime pas les malentendus qui perdurent, et qui font de l'oubli la seule issue possible.
09:11 Publié dans Blog | Lien permanent
18/09/2021
104.
Scène 1 - Un homme seul, sur scène.
(L’air gêné, il se tord les mains, hésite) Voilà… Exceptionnellement, Mesdames, Messieurs, ce soir, je ne jouerai pas. Je ne suis ni en grève ni malade, mais je ne jouerai pas, pour des raisons que je tiens à vous expliquer avant que vous partiez vous faire rembourser. Ou pas, parce que je n’ai prévenu personne que je ne jouerai pas aujourd’hui, et surtout pas le directeur du théâtre, qui m’aurait viré avant même que je ne joue pas, vous voyez le problème. D’ailleurs, ça n’est pas tant que je ne veuille pas jouer, c’est surtout que je ne veux plus jouer de cet instrument-là. Qui m’a bouffé ma vie, mes amours, mon temps libre. Ma carrière. Au début, je voulais être astronaute et comme je n’en avais pas les capacités, j’ai fait des études maritimes. Je sais, vous ne voyez pas le rapport mais moi je le vois. Dans les deux cas, avec elle, ça n’était pas possible. Déjà que dans les trains et les transports en commun, elle pose problème, alors dans un cockpit ou une cabine, vous imaginez ? J’ai renoncé à ça, j’ai dû aménager des espaces chez moi pour elle, restreindre les autres pour la vie courante : forcément, ça n’est pas toujours très bien pris par celles qui passent par là et qui aimeraient bien un peu d’air… (Il s’agite) Déjà qu’on est seul contre tous quand on se promène avec un truc comme ça, qu’il n’y a personne pour vous aider mais tout le troupeau pour vous tomber dessus au cas où vous accapariez une partie de l’espace qui leur est dû parce qu’ils l’ont payé ! L’autre jour, tiens, j’étais tellement énervé de devoir aller à l’autre bout de la ville pour répéter que je me suis payé un gamin qui faisait suer tout le monde dans le train, et dont la mère m’avait reproché d’occuper tout l’espace des bagages, juste avant de partir. J’ai regardé le gamin dans les yeux, je lui ai dit : « Tu sais que le Père Noël est mort dans les attentats, à Paris ? » et je me suis levé, tranquillement. Pour être le premier à sortir du wagon avant de bloquer tout le monde dans les allées.
Extrait de "Contrebrassensiste, ou la moustache de Pierre Nicolas", à paraître.
09:57 Publié dans Blog | Lien permanent
17/09/2021
105.
Il faudrait juste demander / Pardon pour le chagrin vécu / Et reconnaître in fine / Que ce qui était là n’est plus ;
Qu’il n’y aura de résurgences / Qu’à la fortune du hasard /D’une impression ou d’une essence / Que le destin ramène, hilare.
Le séneçon laineux ainsi / Que la fétuque rouge, conjoints / Colorent les champs définis / D’une esquisse des jours anciens ;
Les cris des fulmars boréaux / Riant de la tristesse humaine / Ne laisseront à ce héros / Que l’issue héraclitéenne :
Le fleuve jamais ne repasse / Le cours des amours effacées / On peut en espérer la trace / Sans plus jamais la retrouver.
11:19 Publié dans Blog | Lien permanent
16/09/2021
106.
Je raconte tous les ans, avec la même intensité, l’origine de l’amour telle qu’Aristophane la dépeint dans le Banquet de Platon: les androgynes que Zeus châtie en les coupant en deux par la foudre et qu’il dissémine dans l’univers entier, chaque partie passant son temps à chercher à retrouver l’autre. Le mythe de la part manquante. J’ai tout de même, avec l’âge, l’impression que cette histoire est absolument illusoire, tout en y croyant de plus en plus, allez comprendre.
15:07 | Lien permanent
15/09/2021
107.
Confondre synagogue et synecdoque ne suffit pas à rendre le Gradus antisémite.
12:19 | Lien permanent
14/09/2021
108.
La belle chronique attristée d'une amie, ce matin, m'apprend la mort - par cancer - d'une femme que je ne connaissais pas: elle est danseuse, chorégraphe, pleine de vie, a deux filles en bas âge et un amoureux dont j'imagine à quel point il doit être dévasté, aujourd'hui. Ça n'est pas une nouveauté, la mort, mais quand elle frappe aussi durement, quand elle rappelle, toujours l'aléatoire, on ne peut que la voir par le prisme de l'injustice, ce dont elle se fout comme de sa première faux. Je regarde ses photos sur un réseau social, j'en ai un peu honte, elle est de celles dont j'aurais pu tomber amoureux au premier regard, mais elle n'est plus. Pourtant, voir que sur son bureau de travail préside la Valse de Camille, en représentation, me dit que cette femme-là, dont j'ignorais tout de la vie, ce matin, n'est pas morte pour tout le monde.
12:47 Publié dans Blog | Lien permanent