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10/03/2016

Pain perdu.

Les gestes désespérés de la boulangère ne me retinrent pas dans ma volonté d’asséner à cet homme sa discourtoisie : non, Monsieur, on ne parle pas comme ça à une commerçante, non, Monsieur, on ne lui intime pas par geste le choix qu’on a fait de telle ou telle baguette ! Et Monsieur, quand on a de l’éducation, on s’excuse, on répond, au moins. Madame, permettez… Ah. Si j’avais su qu’il était sourd et muet, je l’aurais laissé passer, moi, cet homme.

19:53 Publié dans Blog | Lien permanent

09/03/2016

Manifeste mémoriel.

Puisqu’il semble permis de s’approprier le noir profond, je revendique le bleu du ciel.

18:38 Publié dans Blog | Lien permanent

08/03/2016

Prenez une feuille.

À la Villette, on a le geste plus tranchant que le verbe.

18:13 Publié dans Blog | Lien permanent

07/03/2016

Avec le temps.

fergessen julien cuny.pngTiens, tiens, ces amis, duo talentueux qui m’ont offert le privilège de faire partie de leur troupe le temps d’un bilan des années écoulées sur la route, noires tenues, cheveux en bataille et Martin en bandoulière - ou l'inverse - ces amis là restés terrés plusieurs mois dans leur Fast-Est d’adoption, ne se taisaient pas parce qu’ils n’avaient rien à dire : ils travaillaient à ce qu’ils allaient faire maintenant, maintenant qu’ils étaient allés au bout de la première partie de leur chemin. Surprendre, dans une activité artistique, c’est survivre : changer les codes, les genres, le discours, aussi. Dans une chanson, on a peu de temps pour convaincre et parfois, la moitié d’une minute suffit pour éloigner. Comment mettre à la portée de tous une métaphysique qui touche n’importe quel individu, comment rendre signifiante la platitude du temps qui passe, par exemple, l’urgence avec laquelle on dévore la vie et, dans le même temps, ces cinq minutes de respiration qu’il nous faut prendre, régulièrement, pour éviter que l’action soit vaine, ou mal pensée ? Comment dire, en deux minutes et trente secondes, qu’on a justement choisi sa vie et qu’on la mène, bon an mal an, sur un juste chemin, la route longue et chaotique d’une existence qu’on a voulue et qu’on se fabrique, pas à pas ? Le temps commence à compter quand on s’en éloigne, de cette vie : quand on la revendique, on ne mesure que ce qu’on en a fait, ça évite les remords, les regrets et toutes ces contingences qui font qu’on en perd, du temps. Qu’on en mesure la part détruite, écrivait Nizan, au front. Ça méritait ce silence et une grande part de bleu, en 3D, signé Julien Cuny. Mais c’est malin : ça fait aussi qu’on s'impatiente de la suite et qu’il va falloir qu’on nous apprenne à attendre. Peut-être en faisant autre chose, de notre côté.

PS: c'est ici, aux alentours de la 8ème minute

15:08 Publié dans Blog | Lien permanent

06/03/2016

Apostrophé.

Brillant invité, enfin, d’une grande émission littéraire, il fut victime, le soir même, d’une grève du service public audiovisuel, doublée d’une rancune tenace des diffuseurs contre le propos de son livre, ainsi que d’une indifférence totale des lecteurs, des moqueries de son épouse et du dédain de ses enfants. Ce qui ne l’empêcha pas de penser à l’adaptation cinématographique de sa saga.

19:29 Publié dans Blog | Lien permanent

05/03/2016

Association ouatzefequesque.

Je ne saurai jamais pourquoi, en pleine nuit, me reviennent et s’associent la marque très ancienne d’un dentifrice au goût salé, l’Emoform, et l’appellation grossière dont nous affublait - nous, les enfants - un vieil et rustre ami de mes parents : « Sent-la-pisse ».

11:45 Publié dans Blog | Lien permanent

04/03/2016

Voir les hautes travées du théâtre romain.

nozgfourvière.jpgTout ce monde qui se déplace pour quelqu’un d’autre, à l’exception des quatre ou cinq premiers rangs, ces regards qui supplient un retour complice alors que tout, de moi, doit tendre vers le texte, l’harmonie, l’interprétation… Ils savent à quel point on a attendu ce moment, combien on a dû batailler pour qu’ils nous programment : le succès d’estime, quand on est local, provoque la suspicion comme l’intérêt pour la facilité. Imposer les trois lettres qui restent du groupe dont tout le monde, dans le théâtre, a entendu parler, mais dont la plupart ne sait rien, ou a oublié. Ça n’est rien, ça n’empêche pas de continuer : on ne se bat pas pour soi, dans la musique, mais parce qu’on a quelque chose à proposer, et peu importe ce que ceux-là, en face, en garderont, finalement. On a un set à faire, je sais qu’en coulisses, quel que soit le succès qu’on aura eu, un homme me fera des signes pour que j’arrête, qu’on ne nous autorisera pas le morceau supplémentaire qui nous ferait passer un cap dans le souvenir qu’on en gardera. Peu importe, oui : je suis dans ma ville, avec mon groupe et même si c’est en petit, notre nom s’est inscrit dans le programme et l’histoire du festival, dans celle de ces vieilles pierres surchauffées. On continuera, on se fondera là-dessus et si les lendemains ne chantent pas, au moins on aura essayé, on aura fait toutes les salles qui comptent et, des années après, l’image d’une foule aux couleurs bigarrées – c’est l’été, les débardeurs sont de sortie – réapparaîtra, au détour d’un échange, d’une soirée, ou la préparation d’un autre concert, si on est toujours vivants. C’est haut, un théâtre antique, on s’y sent petit en tant qu’être humain, immense quand on joue : ça doit être ça, la catharsis. Il peut s’agiter, l’homme, côté jardin : ma mémoire est en marche, ce n’est pas lui qui va l’altérer.

photo: VDN officiel.

15:50 Publié dans Blog | Lien permanent

03/03/2016

Malédiction.

Toute cette abnegation qu’il mettait à déconstruire les espoirs fondés sur lui, que personne ne lui reconnaissait!

18:23 Publié dans Blog | Lien permanent