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22/09/2015

Le Boss, la Belle et l'impétrant.

sté.jpgA St Etienne, où je suis attendu pour animer les rencontres des « Mots en scène », les 17&18 octobre, j’aurai quand même l’occasion de m’évader un instant, dès mon arrivée le vendredi en fin d’après-midi, pour participer à un événement réunissant, sur les trois jours, les auteurs édités par le Réalgar. L’information officielle suivra, mais je lirai, avant de rentrer, sagement, dans ma chambre d’hôtel pour consulter mes fiches une dernière fois, des extraits des deux livres d’Isabelle Flaten édités par le Boss de la Galerie. Et elle, en retour, lira des extraits de « Valse, Claudel », qui a ouvert le bal de cette belle collection, et un bout d’inédit qui, si tout se passe bien… Bref, ce sera bien, et ce sera un petit bout de ma vie d’auteur au milieu de mon travail d’interviewer. Qui n’est pas, du tout, pour me déplaire, loin de là.

NB: en photo, le texte inédit écrit pour les 30 ans de la Fête du Livre.

19:51 Publié dans Blog | Lien permanent

21/09/2015

En reflection.

Il m'arrive régulièrement de me demander si j'ai été celui que je fus.

18:26 Publié dans Blog | Lien permanent

20/09/2015

Rien d'important.

Elle était belle, brillante, dans sa robe bigarrée, elle était amenée à des responsabilités nationales, mais il y avait cette faille qui se réveillait à chaque fois qu’elle se retournait sur sa vie, le chaos qu’avaient provoqué la séparation, la tristesse des enfants, l’échec d’un de ses idéaux, avec l’idée – et l’ambition – d’une vie meilleure pour tous. Il ne lui manquait qu’un homme à ses côtés, qui l’accompagne, la comprenne, saisisse, sans qu’elle en dise rien, ses moments de découragement, ceux, si rares, au cours desquels elle ne voulait être qu’une femme comme tout le monde. Comme n’importe quelle femme, disons. Mais plus que le trouver lui, il lui fallait trouver le temps de le chercher, de comprendre, en un rien de temps, si celui, en face d’elle, la prendrait pour ce qu’elle était réellement, pas publiquement. S’il l’écouterait parler de ses origines, de ses attaches et de tout ce qui lui semblait avoir à prouver sans la juger. Après, il y aurait le feeling, l’élection intime, celle des affinités. Elle en perdrait sans doute en route, avec qui elle aurait pu, mais qui… Tout ce qui ne se relève pas chez n’importe qui, qu’elle n’était pas. Après, un an, deux, plus peut-être, elle sourirait de savoir qu’un de ceux qu’elle avait éconduits, sans rien dire, vivait une part de l’existence qu’elle s’était un temps imaginée pour eux deux. Un moment de cette impalpable petite nostalgie perecquienne. Rien d’important.

18:37 Publié dans Blog | Lien permanent

19/09/2015

Newsletter.

Ma retraite est active: samedi, à Divonne-les-Bains, Lettres-Frontière présentera, en coédition avec Jean-Pierre Huguet (souvenez-vous, "le baiser de la nourrice"), la plaquette finale, résultat des ateliers d'écriture menés, conjointement, par Nicolas Couchepin à Monthey et moi-même à Divonne. Une double histoire, croisée, entre Gabrielle, à la frontière (c'est le titre) et Antonio, au même endroit. Ensuite, entre deux salons, à Mornant et à St Etienne, je pourrai tranquillement annoncer une édition qui me tient à cœur mais qui n'est pas celle dont je parle depuis (trop) longtemps. Par contre, elle sera celle, comme on range son bureau plusieurs fois avant de se mettre au travail, qui me mènera là où je veux aller.

18:13 Publié dans Blog | Lien permanent

18/09/2015

Jakobson.

On n'est jamais l'unique responsable des signes qu'on émet, mais ça ne nous empêche pas d'apprécier d'en être l'émetteur singulier.

19:47 Publié dans Blog | Lien permanent

17/09/2015

L'Hippocampe atrabilaire.

Et contempler, de loin, les efforts déployés pour convaincre l’autre de son talent à soi, à grands coups d’autopromotion, de louanges et de récompenses subtilement partagées, à tour de rôle, cette façon de prétendre à une place sur la photo, ou à côté, au moins, jamais loin du lauréat : auteur, éditeur, diffuseur et promoteur de son travail, toutes les catégories en une, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. L’autofiction ne se suffit plus à elle-même, il faut encore qu’on la serve, à voix haute de préférence, et qu’on la fasse valider par d’autres que ceux qui valident habituellement, dont on a beau jeu de dénoncer la corruption tout en fondant son propre système - et son écurie -  là-dessus. Jadis, on disait de ceux qui ne savaient rien faire qu’ils pouvaient toujours enseigner. Maintenant ils peuvent écrire, voire animer des ateliers d’écriture.

18:06 Publié dans Blog | Lien permanent

16/09/2015

Rue Louis Blanc.

Tous les matins, j’emprunte une rue qui porte le même nom qu’une autre, loin d’ici, que j’ai arpentée, pourtant, des années durant, quand mon fils était petit, que j’allais le chercher chez la nounou, à qui il avait donné le nom du chat, par assimilation et, déjà, sens pratique éveillé. Une correspondance classique, mais qui fait écho, dans une ville où je repars, à défaut de renaître : je ne le voudrais pas, il faudrait tout recommencer, et, si rien ne m’est sûr que la chose incertaine, il y a des repères qui ne s’effaceront jamais.

18:46 Publié dans Blog | Lien permanent

15/09/2015

On air.

Voilà qu’il lui revenait, l’octosyllabe d’Aragon avec lequel elle s’était confectionnée sa première adresse mail, qui lui a permis de communiquer un temps avec lui, de tenter le continuum de la confidence sans l’émoi amoureux. Ça n’avait pas fonctionné : ils avaient même réussi à s’entre-déchirer pour des broutilles avant qu’elle décide de repartir dans les méandres de sa mémoire. Pour de bon. Et pour la bonne cause : elle s’était libérée de sa duplicité, recentrée sur sa vie et ses composantes. De temps en temps, elle avait une pensée furtive, se réjouissait secrètement d’avoir connu une telle passion, d’en avoir été l’objet. Elle ressentait, par-delà les océans, l’idée qu’il en avait fait un sujet, d’écriture, de mémoire, de permanence, mais puisqu’elle avait résisté à ses éditions, puisqu’elle n’avait plus envie de se reconnaître sans que ce fût elle, vraiment, elle reléguait tout ça avec une aisance inouïe. Sauf un vers : à la moitié du temps donné. Juste avant le pont de la chanson qu’il avait écrite, cette supplique, là, implacable, parce que d’ores et déjà désuète, à peine énoncée : pas parce que le temps qui nous est donné diffère selon que l’on a de la chance ou pas, mais parce qu’il est encore plus aléatoire d’en calculer la moitié. Cette phrase l’affolait, parce qu’elle lui revenait mécaniquement et, de fait, la ramenait à lui. Obligatoirement. Eh bien ! A la moitié du temps donné, qu’est-ce qu’il s’y passe ? Gagne-t-on en sagesse, en conscience de l’utile, distingue-t-on enfin, autrement que par aphorisme, ce qui distingue le sentiment de l’émotion ? Est-ce que c’est le moment précis où tout bascule, la middle Life crisis des Américains dont, précisément, depuis qu’elle habitait ici, elle n’avait trouvé nulle trace chez ceux qu’elle fréquentait ? Trop jeune, encore, pas assez brinqueballée par l’existence ? Et pourtant, elle en a vécu, des choses, dans sa vie, de ses allergies d’enfant aux sacrifices qu’elle a consentis, jeune femme, pour que son futur époux mène carrière. Avalé, des couleuvres, quand lui récoltait les lauriers d’une destinée dont il lui devait l’élan. Il avait fallu qu’elle manquât échouer, leur histoire, juste après qu’elle l’ait rencontré, l’autre, pour qu’il réagisse justement, qu’il comprenne que la perdre, c’était renoncer à tous ses repères. 

18:27 Publié dans Blog | Lien permanent