20/09/2015
Rien d'important.
Elle était belle, brillante, dans sa robe bigarrée, elle était amenée à des responsabilités nationales, mais il y avait cette faille qui se réveillait à chaque fois qu’elle se retournait sur sa vie, le chaos qu’avaient provoqué la séparation, la tristesse des enfants, l’échec d’un de ses idéaux, avec l’idée – et l’ambition – d’une vie meilleure pour tous. Il ne lui manquait qu’un homme à ses côtés, qui l’accompagne, la comprenne, saisisse, sans qu’elle en dise rien, ses moments de découragement, ceux, si rares, au cours desquels elle ne voulait être qu’une femme comme tout le monde. Comme n’importe quelle femme, disons. Mais plus que le trouver lui, il lui fallait trouver le temps de le chercher, de comprendre, en un rien de temps, si celui, en face d’elle, la prendrait pour ce qu’elle était réellement, pas publiquement. S’il l’écouterait parler de ses origines, de ses attaches et de tout ce qui lui semblait avoir à prouver sans la juger. Après, il y aurait le feeling, l’élection intime, celle des affinités. Elle en perdrait sans doute en route, avec qui elle aurait pu, mais qui… Tout ce qui ne se relève pas chez n’importe qui, qu’elle n’était pas. Après, un an, deux, plus peut-être, elle sourirait de savoir qu’un de ceux qu’elle avait éconduits, sans rien dire, vivait une part de l’existence qu’elle s’était un temps imaginée pour eux deux. Un moment de cette impalpable petite nostalgie perecquienne. Rien d’important.
18:37 Publié dans Blog | Lien permanent
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