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07/01/2013

Topologie.

La question des lieux est insistante : certains ne sont que de passage et incarnent, au final, la transition nécessaire à toute reconstruction. D’autres sont constitutifs d’une identité, on peut les quitter sans en avoir jamais l’impression. Entre les deux, il y a le doute, la place, également, pour l’arbitraire et le changement. Je me suis retrouvé un jour à Bourg-en-Bresse, sur la place du théâtre, en compagnie des impressions que Nizan a ressenties soixante-trois ans auparavant, et ce sont les seules que j’ai gardées. Je reviens à la Croix-Rousse comme si elle m’appartenait depuis que j’en ai enfermé les réminiscences dans « Tébessa ». On pourrait dire de moi, même, que je suis un parfait écrivain berrichon, depuis « la partie de cache-cache »… Quels sont les lieux qui décideront de moi dans les années à venir, dans cette fameuse deuxième partie de vie toujours intranquille ? On parle toujours de l’amour et de la part manquante, mais se demande-t-on suffisamment si l’on a trouvé la place qui nous sied ?

16:51 Publié dans Blog | Lien permanent

06/01/2013

Tous ces renoncements.

Le nombre incalculable de fois où l’on se dit que l’on va faire la route et revoir telle ou telle personne qu’on n’a pas vue depuis trop longtemps, les fois, également, où l’on s’avance vers le bureau pour se (re)mettre à écrire et qu’on finit par s’en détourner, les appels qu’on n’attend plus, les sollicitations qui n’arriveront pas… La déception est l’essence même de l’existence, si tant est qu’on arrive à la surmonter, à chaque fois. Il faudrait ne rien attendre, on le sait, mais à chaque fois, par fascination morbide, on se laisse prendre. Parce que la surprise est belle, et elle l’est parce qu’elle est rare : quadrature du cercle.

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05/01/2013

Droits de hauteur.

Un mot d'esprit, aujourd'hui, gratuit, spontané et, autorisons-nous, drôle: il vaut mieux mojito que mourir tard. En soi, ce n'est rien, même si ça entraîne bon nombre de notifications sur les réseaux sociaux où, répétons-le, la notoriété vaut ce que les billets de banque valent au Monopoly. Mais quid d'une telle envolée lyrique et scatologique (de l'esprit) si le même mot se trouvait en tête de gondole, à Auchan, du dernier recueil des aphorismes de Jean Roucas? 

20:47 Publié dans Blog | Lien permanent

04/01/2013

Apocryphe.

Il y a tellement de miroirs déformants dans l’univers virtuel que même Narcisse, revenant, serait réduit au complexe d’infériorité.

16:05 Publié dans Blog | Lien permanent

03/01/2013

Independance Day.

IMG_1422.jpgSes deux amis sont venus au matin lui dire au-revoir. Quand je les ai vus sortir tous les trois de l’allée, j’ai mesuré, au sens premier, l’étendue de leur histoire propre, à ces trois escogriffes qui m’ont tous dépassé en taille alors que c’est un domaine dans lequel, disons-le, je me défends. Trois beaux jeunes hommes, grands, fins, élégants, que j’ai connus enfants. Surtout un, le mien. Qui part aujourd’hui pour trois mois en Italie. Rien de bien dramatique, si ce n’est qu’un départ, à dix-sept ans (moins dix-neuf jours), c’est un prémisse, un acte initial. Et qu’on ne laisse jamais partir facilement ce à quoi on tient le plus au monde. Je regarde mon fils s’éloigner avec sa maman – à qui j’ai laissé le privilège de l’emmener à l’aéroport parisien – je me dis que ce qu’il fait là, en plus de le faire alors que j’aurais aimé le faire à son âge, déterminera celui qu’il sera, adulte. On se construit par les actes et celui-ci en est un sacré, quelle qu’en soit la durée. Mon petit homme qui se levait le matin et nous infligeait, systématiquement, le générique africain du « Roi Lion », celui à qui il fallait lire, mille fois, l’histoire des Biloulous (« sous un caillou, un gros caillou, vivaient trois affreux Biloulous ») va devenir, à part entière, un individu sur lequel on n’aura plus aucun contrôle, quelqu’un qu’on ne va plus pouvoir, trois mois durant, toucher du doigt. L’accolade qu’il a consentie, en bordure de gare, les petits spasmes survenus ces derniers jours, tout cela relève du passé, maintenant, puisque d’ici peu, il ne sera plus celui qu’il a été, mais celui qui a vécu ça : l’initiation est en marche. On peut trouver ça ridicule au vu de la courte distance et durée du séjour, mais c’est un fait, et seuls ceux qui sont partis le savent : on ne revient jamais tel que l’on est parti, et heureusement. Qui plus est, cette idée de l’aventure, de la découverte, c’est quelque chose qui ne lâche pas et conditionne la notion de remords : celui qui n’essaie pas ne se trompe qu’une seule fois, dit la chanson. Dans quelques heures, une autre famille prendra le relais, le trouvera certainement plus avenant qu’il peut l’être avec nous, parce qu’il peut l’être tellement. Dans un premier temps, tout lui paraîtra difficile, le nom des rues, des gens, des notions à intégrer scolairement ; et d’ici peu, tous ces obstacles lui paraîtront risibles. Je suis extrêmement fier de ce qu’il est mais surtout de ce qu’il a choisi d’être : indépendant, mobile, libre à un degré viscéral. Ce n’est pas une vie facile qu’il a choisie, surtout qu’il devra, lui aussi, supporter le poids d’une sensibilité presque outrancière. Il parlera une langue que je ne connais pas ou peu, aura lié des amitiés, des amours, peut-être, tout ce qui relèvera de son cheminement propre, encore une fois, et tant mieux. Et moi – sa maman, aussi – je le regarderai, du port que je me serai trouvé, attendant de ses nouvelles sans en demander, sans jamais lui imposer d’en donner. Il a trois ans, j’écrivais « Quand mes filles seront parties* » pour Eric Hostettler, au grand dam de son épouse, mère des sus-dites, qui m’aurait étripé sur place, gentiment. Voilà que cette histoire se retourne contre moi aujourd’hui, et j’en souris. On ne peut pas être poète et philosophe à la fois et ignorer la portée du Voyage. Je le suivrai en pensée, de temps à autre en parole, en images, mais dans mon cœur – pardon du cliché – c’est une partie de moi-même qui est partie ce matin. Il détesterait lire ça, et plus encore voir la photo que j’ai mise, mais ce petit homme aux mains dans les poches qui refusait – déjà  – de chanter en même temps que les autres sur la scène de la Bourse du Travail (la même qu’a foulée Barbara !) s’est doublement envolé,  et c’est très bien. Quand il reviendra, pour les lilas blancs du mois d’avril, peut-être ses deux amis viendront-ils le chercher à la gare. Ou ses cousins-cousines qui ont eu tant de mal, hier, à le laisser partir. Quoi qu’il arrive, j’y serai, évidemment. Un peu derrière, attendant mon tour, mais j’y serai.

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10:18 | Lien permanent

02/01/2013

Cheval, trois, deux...

Au mois de juin de cette nouvelle année, ça fera cinq ans que ce blog existe. Trois ans maintenant que je m'astreins à une note par jour, pour maintenir une contrainte dans l'écriture, pour le plaisir, aussi, de voir une fidélité se créer, des visites augmenter systématiquement, jusqu'à voir leur nombre atteindre un sommet il y a deux jours, pour le dernier bilan statistique 2012. J'ai écrit des papiers critiques sur les livres de tous les auteurs que j'ai rencontrés - ce qu'un seul m'a rendu - rédigé des compte-rendus de concerts, de films, de pièces de théâtre; j'ai fait circuler des œuvres originales, des créations vidéo, des chansons... Plutôt que de "quitter" sur une aigreur, comme je l'ai fait parfois, je partirai tranquillement au bout de ce quinquennat, en prenant soin d'archiver l'essentiel des quelques mille notes que j'aurai alors écrites. Je me forcerai de reporter l'énergie créatrice sur un seul et même objectif, celui du roman en cours, et je forcerai (avec aménité) ceux qui me suivent à prendre des nouvelles, à me relire, à faire ce qu'ils ont parfois oublié de faire: acheter mes livres, venir me retrouver là où je passerai peut-être encore. C'est ma résovolution 2013 et ce n'est pas triste, au contraire: il nous reste du temps et, si tout va bien, des sorties. Il sera temps d'aller voir ailleurs dans six mois, de mener le parcours d'un Belletto évoluant en D3. Et revenir un jour, autrement.

16:30 Publié dans Blog | Lien permanent

01/01/2013

Protocolaire.

2013. Un nom post-apocalyptique mais propice à toutes les superstitions, là aussi. La seule qu'il me reste, depuis que mon fils a refusé que son beau chat noir reste dans un appartement toute sa vie (Gaïa va bien, merci, elle passe sa nouvelle vie entre la campagne et les balades sur le toit de la maison des grands-parents de son ancien propriétaire, qui a gardé l'usufruit des caresses et des ronronnements), c'est ma chouette de Dijon, moulée et posée entre deux recueils, dans ma bibliothèque. Sitôt rentré, demain, je lui demanderai d'accorder tous les vœux que mes amis profèrent, et quelques-uns des miens. On ne sait jamais, sur une coïncidence, peut-être tous les éléments concorderont-ils, cette année. Sinon, il restera la St.Glinglin, à attendre.

17:29 Publié dans Blog | Lien permanent