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06/12/2023

Filomériens.

Capture d’écran 2023-08-30 à 22.47.45.pngUn retour de Marie-Ange Hoffmann, responsable du club lecture Filomer, à propos de la rencontre d'hier. Merci à elle  :

"Après que j’ai fait une courte présentation de notre écrivain invité (né à Lyon en 1968, auteur de plusieurs romans), le philosophe Jean-Louis Cianni introduit le dernier roman de Laurent Aurelia Kreit, Les jardins d’Ellington, qui suit la destinée des personnages du premier roman Aurelia Kreit publié en 2019 – roman que Laurent avait déjà présenté lors d’une séance précédente au club lecture.

Précisions du titre : qui est Aurelia Kreit ? pourquoi Les jardins d’Ellington ? Qui a lu le premier roman qui s’ouvre en Russie au début du XXè et s’achève en France à l’aube de la 1ère guerre mondiale - connaît déjà les membres de « l’attelage » - les deux familles juives ukrainiennes qui fuient les pogroms, traversent le Continent, passent à Constantinople, Vienne, Paris, Lyon, St. Etienne…Deux personnages meurent dans le 1er roman (moments forts du roman qui comporte par ailleurs des portraits de femmes émouvants). Aurélia grandit dans le 2ème, affirme une très forte personnalité.

Ce roman débute à la déclaration de la 1ère guerre mondiale à Lyon – Laurent lit l’incipit : « C’est la vision du pousse-pousse qui les a surprises …». Les trois de la Manu, Aurélia, Catalina et Suzanne, partent au front comme infirmières-ambulancières. Description de la guerre sale, horrible… Le roman aborde les périodes rarement racontées du front de l’Est en France, l’histoire du Corps expéditionnaire russe, la mutinerie de la Courtine, en 1917. Comme dans le premier roman, les personnages voyagent, traversent le continent de Dalian à Marseille, d’Arkhangelsk à Brest, se retrouvent à Mulhouse, Moscou et Etretat, croisent des figures historiques.

Mêmes réflexions sur le destin, l’identité, le déracinement, l’exil, la mémoire, la mort. L’écriture de l’écrivain, à la fois ample et précise, est porteuse d’un grand souffle, d’une remarquable profondeur humaine. La part de fiction dans ces deux romans ? oui, bien sûr, une fiction dans une réalité historique. Enorme travail de préparation pour ces deux romans. Laurent rappelle qu’il a mis 10 ans à écrire le 1er. Le 2ème a pris moins de temps. On peut lire à la fin du roman avant l’inventaire de la bibliographie générale ces mots de l’auteur :  « Aurelia Kreit est un roman. Il ne prétend à aucune démonstration historique, encore moins à un savoir exhaustif. Certains des personnages – publics – ont existé, les autres sont l’objet de l’imagination du romancier. Les sources de documentations qui suivent m’ont permis pour autant d’ancrer l’histoire racontée dans un contexte avéré et reproduit au plus juste. »

Les écrivains fétiches de Laurent ( Victor Hugo, Flaubert, Maurice Leblanc et son Arsène Lupin, Paul Nizan qui apparaît en exergue) tout comme les lieux (Lyon, plus précisément La Croix-Rousse), les questions philosophiques (ex. Le Dasein et le Duende) sont de l’épopée.

Et la musique aussi, puisque Aurelia Kreit a 2 vies : elle est un personnage qu’un groupe de rock des années 80, à Lyon, avait pris pour égérie, (voir la photo de couverture). Ce groupe que Laurent aimait particulièrement – et qui est remonté sur scène 30 ans après, le jour de la sortie du livre – avait raconté un début d’histoire, disait que les chansons étaient inspirées du journal d’exil d’Aurelia. Le très jeune homme qu’était alors Laurent s’est sans doute dit qu’il fallait que cette histoire fût écrite. Le cinquantenaire qui a vu éclore le livre, enfin, ne s’imaginait pas ce qui allait lui tomber dessus ! Mais il a réuni les deux Aurelia, celle du groupe et la sienne, qui sont une et multiple à la fois.

Il ne reste plus qu’à lire les 2 romans ! Laurent dit qu’ils ne forment pas une série et qu’on peut les lire individuellement. En effet, le 2ème contient beaucoup de rappels d’événements du 1er."

19:56 Publié dans Blog | Lien permanent

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