07/06/2023
Murat & I (8/10)
Il y a toujours des chansons qui sont liées à des instants précis, je ne vais pas revenir sur la réminiscence, mais en 2002, pour ce qui est pour moi le meilleur album de Murat – à chaque fois que je dois choisir, je repense à ce gag de Greg dans lequel Achille Talon explique qu’il reçoit un courrier de lecteur pour dire à chaque sortie d’album que ce n’est pas le meilleur de la série… - je suis dans ma ZX vert Hurlevent magnifiquement dotée d’un auto-radio CD et c’est ainsi, en sortant de la FNAC où je m’étais arrêté, que j’ai écouté l’album pour la première fois, conquis d’entrée par la session rythmique, le duo Fred Gimenez & Stéphane Reynaud qu’on ne peut pas dissocier de l’auvergnat. Aime-moi, ça n’est pas la première fois que JLM use de l’impératif – le seul verbe avec lire qui ne le supporte pas – mais l’entrée dans l’album et dans le morceau est dantesque et simple à la fois. Ouvrira sur une tournée dont on ne saurait qu’après qu’elle fut marquante chez Murat parce qu’elle lui a permis de s’autoriser comme guitariste, et que malgré l’immense respect qu’il faut avoir pour Clavaizolle, le trio s’avèrera suffisant et très marquant. L’immense Fred Gimenez, le compositeur du sublime Bird on a Poire*, l’homme qui dut quitter Jean-Louis pour les 80 concerts garantis de la tournée de Johnny, qui revint, tranquillement, quand l’aventure s’est terminée, Fred, l’homme grand et massif aux costumes sombres qui passa la dernière tournée plus en retrait que quand on découvrit Gimenez/Murat/Reynaud sur la même ligne, en scène, et qui aligna des morceaux qu’on n’attendait plus. L’amour qui passe n’a rien d’une grande chanson de Murat par le texte, mais ses Oh Oh font fureur et il y aura toujours lieu de s’interroger sur les magnifiques chevaux, qui sait ceux de la fontaine de Trévi, puisque c’est le jour (clin d’œil). Fred aura perdu Johnny, Stéphane aura eu une vie marquée par les deuils et il y a de quoi être très triste pour eux, aussi. Parfois une existence s’interrompt comme la chanson le fait d’un riff de guitare.
* Monsieur a donc cessé de craindre les demoiselles, mais qu'en pense la sublime Jennifer?
17:03 Publié dans Blog | Lien permanent
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