Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/06/2023

Murat & I (5/10)

sipa_00928514_000003-1.jpegC’est toujours fascinant, la vie des chansons, surtout quand on en est l’auteur, au sens propre, et qu’elle ne vous appartient plus quand elle a été composée, puis interprétée. C’est une drôle de sensation, de penser qu’elle est à vous alors même que ceux qui l’écoutent l’attribuent à celui qui se l’est appropriée. L’étalon-mesure reste d’ailleurs d’oublier qu’elle sort de vous et de l’écouter comme vous écouteriez quelque chose qui vous plaît et vous est étranger… Mais c’est une autre histoire encore que celle du « Charme », dont je me suis rendu compte qu’elle n’existait pas en ligne. Je l’ai donc uploadée, puisque c’est le terme, en restituant à qui l’a écrite et composée les droits moraux et intellectuels, 31 ans après sa sortie*. Un disque resté anonyme, épuisé depuis longtemps, mais un morceau qui prête à confusion, depuis. Alain Bonnefont, c’est un vieux compagnon de route de Murat, peut-être pas aussi proche et assidu que le fidèle Denis Clavaizolle (dont les mots qu’il ne sait pas dire sont les plus justes lus depuis une semaine), mais membre de Clara, le groupe de la première heure, et musicien occasionnel sur des tournées, dont Muragostang, aux claviers. C’est surtout un song-writer surdoué, des musiques écrites pour JLM (Le venin, les hérons, le fier amant de la terre…) et donc les paroles et musique du Charme, dont Murat s’est emparé, chose rare chez lui, qui se les sert lui-même, avec assez de verve, mais ne permet guère qu’un autre les lui serve. Elle apparaît en dernier titre dans le disque-Ovni, « Mademoiselle personne », BO d’un film jamais sorti, éditée en disque bonus de l’album Live 95, qui comprend également le sublime « Amour zéro » (dont la moleskine se retrouve dans « le Café des Écoles », pour ceux qui suivent). Elle est tellement muratienne, cette chanson, qu’on se jure que c’est JLM lui-même qui l’a écrite ou inspirée (la tendresse du poney, le cordonnier, les grands flots dans les veines…), mais elle est celle d’un autre auvergnat, qui aura donc vu, trois ans après, sa chanson aller, épurée, ralentie, vers quelqu’un d’autre et devenir une espèce de mythe.

* en 1992, Son album "Amaretto" est paru en 1992 sur le label belge "Les disques du crépuscule" (Pale Fountains, Marie Audigier...) et n'a jamais été distribué en France.

13:58 | Lien permanent

Les commentaires sont fermés.