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31/05/2023

Murat & I (1/10)

c667042_1685089683207-vu-lor19800-2012cl02.jpegJe me souviens précisément de la dernière fois que j'ai écouté un disque d'Indochine*. Ce groupe que je croyais disparu ne m'a jamais guère intéressé que par sa reprise de l'Opportuniste, et les quelques morceaux inévitables de ma jeunesse. Mais en 2002 - c'est dingue comme les années passées sont difficiles à écrire - ma femme me dit qu'elle adore une chanson qu'elle entend tous les matins à la radio, dans sa voiture (je n'ai plus de femme, et plus personne de mon entourage ne va plus au travail en voiture le matin...). Il s'agissait de "J'ai demandé à la lune", la très belle chanson que Mickaël Furnon - qui a en commun d'avoir été incorporé au même endroit que moi, sans que nous le sussions -a écrite pour l'album de la renaissance d'Indochine, Paradize. J'ai le souvenir de l'époque, à laquelle les cas avaient supplanté les vinyls, revenus depuis, mais où le rituel était le même : on écoutait l'album en entier, en regardant le livret, paroles, crédits, invités etc. Enfin moi un peu plus que les autres, enfin un peu plus que ma femme, à laquelle, cadeau oblige, je laissais le privilège de la lecture. Moi, j'écoutais et je m'ennuyais ferme, une fois le single passé : l'électro-punk FM me gonflait un peu, mais il faut être tolérant, et je lui devais bien ça, à ma femme, avec mes 458 écoutes journalières du "lien défait". C'est peut-être cette mansuétude qui me revient aujourd'hui, et le moment précis du 15e et dernier morceau, au titre immédiatement accrocheur pour les inconditionnels du film de Verneuil, "Un singe en hiver". Et là, bim, paf et autres onomatopées, un décalage musical, comme pour un blind track, des notes glaciales de piano, une guitare sèche, une voix en retrait, et ces mots-là, mis en abyme : "Je suis rentré d'Indochine hier matin J'ai rapporté des dahlias et du jasmin J'y ai laissé ma jeunesse et ma moto Je suis rentré d'Indochine... " Une référence à Jeux interdits, la mort annoncée de... Bob Morane, des occurrences horticoles, le dalia, le jasmin (on n'en était pas encore au Parfum d'Acacias au jardin), je dis à ma femme, sans information aucune : "C'est du Murat". Je ne sais pas si elle ne m'a pas pris pour un fou à partir de ce jour-là, mais j'avais raison.

* dont Desproges regrettait qu'ils ne fissent pas suffisamment de moto sans casque...

18:23 Publié dans Blog | Lien permanent

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