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27/05/2023

Un monde sans Murat.

MUR-1175x435.jpegOn m’a proposé successivement, ces deux derniers jours, de venir me chercher dans mon île singulière pour 1) assister à un week-end hommage 2) assister aux funérailles de notre berger perdu de Chamablanc. J’ai décliné poliment, arguant du fait que je n’aimais ni les rassemblements de fans, ni les intrusions dans ce que je considère la vie privée. Murat est mort, c’est dur, mais pour les proches de Bergheaud, c’est pire ; au moins peut-on se dire que l’œuvre restant, on peut continuer de la solliciter pour ce qu’elle nous a toujours apporté. Ajouté à cela que je réponds depuis 48h, quand on me demande comment je vais, que je vais mieux que Murat – en empruntant son cynisme potache – j’ai du mal à dissocier que dans un temps assez court, j’ai failli partir et que lui est parti. Qu’une des premières conséquences de mon accident, c’est qu’à peine avais-je le cervelet tourné qu’il m’a laissé un monde sans Murat. Que ce blog, par exemple, perd une de ses grandes sources d’inspiration et de régularité. Il me reste des artistes avec lesquels j’ai des rendez-vous réguliers, mais jamais autant ou depuis si longtemps que lui. Stéphane Pétrier, si, le chanteur des Noz, mais c’est plus proche, et puis je m’étais éloigné d’eux. Pourtant, c’est sa Petite luge que j’aime écouter, en ce moment, bien que je ne sois pas – du tout – amateur des reprises de Murat. J’aime ce morceau sans doute parce qu’il est abordé, en bonus, avec toute la fragilité du monde, toussotement compris, au départ. J’écoute peu Murat en ce moment, ne lis ni n'écoute rien sur lui et m’agace du concours de douleur sur les réseaux sociaux. Je fais comme d’habitude, depuis trente ans, j’attends qu’il soit l’heure de le retrouver et si je veux pousser un peu, il sera l’heure, un jour. Mais pas maintenant. On pleure toujours sur soi quand on voit disparaître un artiste qui a compté : parce qu’il nous renvoie à des périodes, parce que des visages, des noms ressurgissent, parce qu’on passe deux heures au téléphone avec un ami qu’on s’était juré d’appeler depuis longtemps et parce qu’un sourire ému nous est envoyé d’Afrique du Sud. Pas loin de Bonne-Espérance, quand je vous dis que tout est lié.

16:30 Publié dans Blog | Lien permanent

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