09/12/2019
Senza Ritardando.
Quand j’ai fait le voeu, il y a près de huit ans, déjà, de ne plus avoir de véhicule personnel, je ne me doutais pas que les hasards du covoiturage me serviraient autant. Non que ce ne soit dépourvu de contraintes, mais quand même, ponctuellement, il m’arrive des choses qu’on jugerait peu plausibles dans un roman : j’ai déjà raconté ici la discussion que j’ai eue un jour, entre Toulouse et Lyon, sur le mutisme sélectif qui frappait et la petite de mon conducteur, et Aurelia, à Vienne ; le voyage entre Lyon et Sète avec un psychanalyste amateur de basket-ball comme je pensais qu’on n’en trouvait que dans « Le Poignet d’Alain Larrouquis ». Et aujourd’hui, cet homme souriant et accueillant, qui protège un étui longiligne au moment où l’on rentre les bagages dans son coffre et qui doucement, dans la conversation qui s’installe, glisse qu’il est musicien (on l’avait compris), mais pas seulement : il est premier violon au sein du Quatuor Debussy (tiens, le Clair de Lune de ma Girafe lymphatique), va donner un concert à Narbonne, intervenir dans une école la veille. On parle de Haydn, de Chostakovitch, des chapelles entre le Baroque et le Classique. Je tente de ne pas être trop ridicule, me souviens d’une ou deux notions de piano extraites de mes romans (je lui dis, à lui aussi, que j’aime trop la musique pour tenter d’en faire) et de quelques portraits récents. Il y a une flûtiste dans Tébessa, un guitariste dans Paco (sic), un contrebassiste dans une pièce de théâtre à venir et une violoncelliste dans celle qu’il me reste à écrire. Et un concert à voir, au Radiant, en janvier, du coup.
Photo: "Littérature & Musique", Galerie le Réalgar, 2014.
20:12 Publié dans Blog | Lien permanent
Les commentaires sont fermés.