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24/11/2019

Têtard superfétatoire*.

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Drôle d’impression. J'ai dédicacé ce matin l’ensemble de mes livres à une personne qui a montré suffisamment de curiosité à mon égard pour les acquérir tous, ou presque. Mes proches, récemment, m’en ont fait le reproche, gentiment : leurs exemplaires ne sont pas signés non plus, à force de se dire qu’on fera ça plus tard, et pas dans la librairie, quand d’autres personnes attendent. Je viens donc de mettre ma marque, longuement, posément, sur chacun des ces ouvrages publiés depuis 2008, j’ai remonté l’enthousiasme, l’illusion et son corollaire, le fatalisme. J’ai pu expliquer que le 3e, en fait, était terminé avant le 2e mais qu’il m’avait permis, le 3e, de le terminer, le 2e. J’ai retrouvé des expressions propres à chacun des livres, la parole retrouvée pour Gérard, l’écueil du stream of consciousness pour mes enfants du Berry, la Moutète pour le PAL. J’ai écrit, sur les pages de garde, que la nouvelle éponyme de mon recueil était sans doute ce que j’avais fait de mieux, jusqu’à Aurelia. Que la Girafe était mon préféré, pour sa genèse et le rôle du portrait, un parmi les cent qu’il me reste à dévoiler. A chaque fois, pourtant, me revient ce gag d’Achille Talon, qu’il me faudra retrouver dans l’intégrale : un lecteur écrit méthodiquement aux Editions Pilote, nous raconte le héros, en quatre vignettes, sur fond neutre, que le dernier album paru n’est pas le meilleur de la série. Relevant ainsi une douce absurdité autant qu’une confiance quasi-aveugle. Et me dit que cette malédiction-là est bien agréable : dans ma vie d’écrivain, j’aurai trouvé, je le jure, à chaque fois, quelqu’un pour me dire que de tous mes romans, l’un était, sans barguigner, le meilleur de tous. Et même dans le recueil de nouvelles, j’ai eu à chaque fois un lecteur préférant telle nouvelle aux cinq autres, alors…

J’attends des nouvelles des rencontres autour d’AK ; pour beaucoup, elle est encore coincée à Vienne, pas forcément pour de mauvaises raisons. C’est ainsi : ça permet de réapprendre la patience.

* expression talonienne, qu’un grand avocat du barreau de Lyon continue d’utiliser à mon encontre, affectueusement, près de trente ans après…

 

18:14 Publié dans Blog | Lien permanent

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