22/03/2017
Mes premiers adieux.
Le Boss a bien fait son River Tour cet été, trente-six ans après la sortie de l’album, je peux accepter, dès lors, d’être l’invité du Café littéraire de Sète pour Tébessa, 1956, ce roman dont je vous contais les prochaines mésaventures, l’oubli et l’épuisement programmés. Un épuisement proche de l’état de son auteur, à qui on supplie de ne point trop en faire, ponctuellement, sans succès : c’est ainsi, tel Cyrano, je me bats, je me bats, et je transforme. Ce vendredi, donc, dans l’ile singulière, j’irai répondre aux questions de Tino Di Martino, qui connaît bien le pays et - faut-il parler du privilège de l’âge, dès lors ? – ce qui s’y est passé au moment du récit, et après. J’y serai, pas loin de dix ans après sa parution, pas loin de neuf après les multiples invitations de Lettres-Frontière. Je sais que ce roman a marqué les gens qui l’ont croisé, je sais aussi que j’aurais aimé qu’un peu plus d’entre eux s’intéressent à ce que j’ai fait après. Mais j’irai avec plaisir, en connaissant d’avance, tant je les ai entendues, les questions qu’on me posera à son propos, les mystères qu’il suscite, etc. Je sais d’avance aussi que l’Hippocampe atrabilaire intéressera moins de monde, qu’on ne fera pas la distinction nécessaire entre le roman – son travail de la langue – et l’écriture quotidienne. Peu importe. Neuf ans après, le chanteur de « l’Embuscade » a disparu, les musiciens qui m’entoureront ne seront pas les mêmes que ceux qui m’ont longtemps entouré, mais je m’installerai avec plaisir dans les fauteuils de la médiathèque, comme un comédien se réjouit de la dernière d’une pièce. Ce sont mes vrais premiers adieux, pour tout un tas de raisons. Il y aura une suite, mais moi-même ne la connais pas. En tout cas, sur un coup de tête, venez me voir : il y aura de la chaleur, de l’amitié et, s’il le faut, un bout de banquette pour vous héberger.
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