03/10/2015
Manuel de l'anti-nostalgie: "la partie de cache-cache" a 5 ans (1/5).
Non content d’entretenir un lien social qui n’en est que l’illusion, ce célèbre réseau me rappelle aujourd’hui qu’il est temps de s’adonner à la nostalgie : il y a déjà cinq ans, jour pour jour, que je faisais le voyage pour Chartres, y rejoindre Jean Frémiot et y découvrir mon deuxième roman, celui dont tout le monde dit qu’il est celui de la confirmation, ou de la déception. Terrible frustration pour moi et récompense méritée pour lui, c’est Jean qui a découvert l’objet le premier : il en avait fait la photo de couverture, sublime, extraite d’une série sur l’Abbaye de Noirlac, à partir de laquelle j’ai écrit, par la suite, une nouvelle, « l’Insecte et le Sacré », dont il n’a pas voulu : trop proche de l’image, trop illustrative, paradoxe à part. Peu importe : c’est long, Lyon-Chartres en train, et il en faut, du vocabulaire, pour décrire à un auteur, au téléphone, l’objet de tous ses désirs. D’autant qu’il a fallu lui annoncer, à l’auteur, que les rabats prévus n’étaient pas là, que l’urgence finale liée à la sortie du livre pour un expo de Jean à l’Esperluette avait conduit à ce qu’ils fussent passés à l’as… Un détail, les rabats, mais qui distingue l’édition de luxe de celle plus commune. Qui fait d’un objet d’édition un bel objet d’édition. Et pendant ce temps, le train traverse, interminablement, la Beauce, champs à perte de vue et monotonie assumée.
09:38 Publié dans Blog | Lien permanent
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