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20/06/2015

La petite Casa dans la prairie.

Nellie.jpgUne fois qu’on aura dit que 1966, c’est aussi l’année de naissance de mon frère, de Dieudonné, de Samantha Fox et celle du dernier concert des Beatles, il sera temps de constater que ça n’a rien à voir avec ces quatre autres garçons, plus trop dans le vent, mais dans l’ambiance musicale qui leur convient le mieux dans l’instant, si j’ai bien tout compris. L’ambition de se faire plaisir et de s’amuser avec talent, puisque l’agrégation de tous ces parcours le permet. Alors, évidemment, dans le public, ça n’empêche pas les spéculations, sur l’avenir de tel groupe, les envies de tel autre, ça suppute sur la possibilité d’être ici et ailleurs, dans une langue ou dans une autre, mais ça ne sait rien, au final, et c’est aussi bien comme ça. Dans une Casa musicale toujours aussi bienveillante dans ses soirées d’été, entouré des fantômes des concerts bondés de Deuce, du dévoilement de Bonne Espérance et des dix-huit séances (et chroniques) d’enregistrement de « Trop Pas ! », j’ai repris une dose de ce groupe anachronique de quadras bien tassés qui font du rock pour s’amuser. Quelques semaines après le concert fondateur de la Marquise, et la sortie de leur album bruyant ainsi auto-proclamé, les quatre ont remis le couvert et installé un peu plus encore l’idée que le chemin sera peut-être plus long qu’on l’imaginait, et que le plaisir peut aussi dépasser, en substance, une certaine forme de nécessité, dans l’écriture, dans la réalisation. La culture rock’n’roll m’ayant globalement toujours échappé, j’assiste un peu du dehors aux concerts de ces types-là, mais avec une délectation suprême : j’ai déjà écrit tout le bien que je pense de cet autre iguane qui s’entortille dans son micro et se masse le cuir chevelu en chantant des choses comme, approximativement, nous sommes ridicules, nous sommes bourrés, sauf qu’ils ne le sont pas et qu’il le chante en anglais et que ça passe mieux. Même devant la Britannique famille de l’ingé-son, un autre chevelu que tout le monde connaît, et dont j’ai déjà beaucoup parlé, aussi. Les autres sont à la fois ma madeleine Proust et la marque de la permanence qui ne me quitte jamais, il me suffit de fermer les yeux quand j’entends la deuxième voix pour me dire que le passage, dans ma ville, aura été beau, au final, et que je l’emporte avec moi. L’énergie est folle, mais c’est l’aspect suranné de la démarche qui me touche, l’idée que plus rien n’est à démontrer et qu’il reste l’esthétique, la touche finale. Et le plaisir, sans cesse répété, recommencé. A des ados, on conseillerait de mettre ça de côté pour réviser le rattrapage – on ne sait jamais – mais eux, on les aime comme ça parce qu’ils jouent. Parce qu’ils ramènent nos années passées sur le devant de la scène, et que s’ils en ont fréquenté de plus grandes, leur conquête du public est toujours la même et qu’on en est toujours surpris. Le reste, c’est de l’instant vécu, et c’est peut-être le plus beau : d’être encore là, encore en vie, et de pouvoir en profiter. Bobby Charlton approved.

12:15 Publié dans Blog | Lien permanent

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