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13/12/2014

L'enfance de l'Art.

Lui même ne s’en doute pas, pas plus que ceux qui l’entourent au quotidien ne veulent le croire, plus par superstition qu’autre chose, mais l’impression est étrange quand, comme moi, depuis quelques années, on fréquente de près de très bons musiciens et qu’on en croise un, jeune, beau, curieux, habitant comme jamais l’histoire et l’allure de son instrument en répétant calmement, sans ampli, sur le canapé familial. C’est juste une impression, que seuls le travail et la continuité pourront valider, mais jouer de la guitare basse mieux que j’aie vu tous les bassistes en faire, passer de ses goûts propres d’adolescent - le heavy metal - au jazz parce que le jeu en veut la chandelle, parce que Marcus Miller et Jaco Pastorius vaudront toujours plus que les bassistes à quatre notes d’un groupe de rock, c’est une impression, quelque chose dans l’air que j’ai déjà ressentie, il y a dix ans, en voyant un jeune poupon, plus tard adoubé par Paco de Lucia lui-même, tenir la tête de l’affiche d’un festival flamenco. C’était Javier Conde, il avait la mauvaise idée, déjà, d’avoir le même nom qu’un torero de renom, difficile de savoir ce qu’il est devenu. Un bassiste n’est jamais mis en avant, sauf lors des parties qu’on lui laisse, dans le genre musical que ce jeune homme romanesque a épousé, qu’il tiendra aux côtés du professeur de Conservatoire qui, lui aussi, l’a repéré et lui a demandé de l’accompagner, dans son projet personnel. Un bel avenir pour un jeune homme bien mis, alors, un parallèle avec Clara, la petite violoncelliste qui, quoi qu’il arrive, aura été à mes côtés, plus d’une fois. Je n’ai jamais aucune gêne, ni aucune jalousie, quand je vois la relève - en l’occurrence, ils ne me relèvent de rien, et je leur ai volontiers laissé la musique, par amour pour elle - qu’elle soit géniale, comme eux deux, ou talentueuse comme d’autres, plus besogneux. Vous ne saurez pas de qui je parle, mais ce n’est pas grave: il suffit de reconnaître, quand vous en croiserez aussi, ces jeunes hommes et femmes qui un jour incarneront leur art, et seront les adultes que leur enfance aura générés.

PS: un message pour Marine, de Vannes, puisque curieusement, je n'arrive pas à répondre au commentaire qu'elle a laissé avant-hier. J'aurais adoré démontrer, par un (très) vieux de mes dictionnaires qu'une étymologie quelconque me donnait raison, fût-ce par mauvaise foi. Mais non, je n'ai rien trouvé. Je me serai donc trompé pendant longtemps, induit en erreur par une explication à laquelle j'ai cru. Sans vérifier. Au temps pour moi. Et là, je suis sûr de moi.

18:12 Publié dans Blog | Lien permanent

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