22/08/2014
Job Center.
C’était la sixième fois, aujourd’hui, que je me retrouvais en face à face avec mon éditeur, dans le salon de sa maison de Dijon, pour relire un texte en vue de parution. Un texte théâtral, court, trois fois huit scènes sur le travail et les dérives de sa valorisation morale: un texte ciselé, déjà maintes fois relu, qu’il m’a demandé de venir retravailler, une fois de plus. Une contrainte nécessaire, tant sa lecture est rigoureuse, et tant son aval, au bout du compte, fait office de quitus, une fois le livre édité. Parce qu’après, il est trop tard. Je souhaite à tous ceux qui écrivent de rencontrer un éditeur comme celui-ci, dût-il être mal diffusé. C’est le seul tremplin qui devrait exister pour une distribution plus large, après: c’est en tout cas le chemin que j’ai pris, et que je ne regrette pas. Parce qu’à chaque épisode, j’ai la même appréhension de l’apprenti devant son maître: il a été mon formateur de philosophie, c’est lui qui m’a demandé, quand il s’est lancé dans l’édition, si mon manuscrit sur l’Algérie était encore disponible. C’est lui qui va éditer, pour la fin septembre et le salon du Clos-Vougeot, « 3X8 », donc, ma trilogie théâtrale au vitriol. On a beaucoup palabré, recompté, ri, aussi. Il m’a confié, alors que je partais, un exemplaire du dernier recueil de nouvelles qu’il a édité, après mon « Gros Robert », plus, sans doute, le pire manuscrit qu’il a reçu, pour que je constate que son métier n’est pas de tout repos: les réminiscences corses d’une jeune exilée, qui se remémore le saucisson de son village. J’ai des amies sur l’île de Beauté: je tiens les meilleurs feuillets à leur disposition.
19:04 Publié dans Blog | Lien permanent
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