18/02/2014
Fictiobsessionnel.
J’ai souvent dit qu’il fallait écrire les romans que nous devions écrire, mais il semblerait, à l’épreuve, que ça ne se passe pas comme ça : ce sont les romans qui se dessinent eux-mêmes, et « Aurélia Kreit », dans sa démesure, ne fait pas exception : les actions ne sont pas toutes celles initialement prévues, les déplacements non plus, des personnages, je l’ai dit, prennent une dimension qui n’était pas initialement celle qu’ils devaient avoir (c’était déjà le cas d’Emilie dans « la partie de cache-cache ») et les issues, même les issues, dépendent de leur humeur davantage que de celle du romancier. L’image de l’écrivain-démiurge est plus que jamais caduque, chez moi, du moins. Ce sont des choses à accepter : voyez, là, présentement, je suis dans une scène d’action digne des films d’espionnage, un attentat se trame, sur le parvis de l’Opéra de Vienne, en 1910, on y joue Der Schneemann - « le ballet en deux actes, Der Schneemann, de Erich Wolfgang Korngold, le gamin qui avait impressionné Gustav Mahler et qui livrait là sa première pièce publique » - et je ne sais pas, JE NE SAIS PAS, si mon personnage va aller au bout de son action ou s’il va faire volte-face. Vous comprendrez pourquoi, en ce moment, je ne lis aucun livre ni ne vais voir aucun film : toute ma capacité de fiction est accaparée.
18:04 Publié dans Blog | Lien permanent
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