13/12/2013
VarIaT(A)ionS.
Les vœux que l’on a faits tout en faisant croire qu’on ne les faisait pas constituent à eux seuls la trame de notre existence : je m’en souviens, moi aussi. Dans la fontaine de Trévi, les chenapans qui récupèrent les pièces ne se doutent pas du sacrilège qu’ils commettent pour la seule raison que ce n’en est pas un : personne n’irait voler de cadenas sur le Pont des Arts, sauf celui qui en aurait besoin pour sa bicyclette. Mais le voleur de bicyclette, lui, pour en rester à l’Italie, commet un délit, alors que le pêcheur de centimes, par l’action qu’il mène après rend hommage et visage à l’amourette exquise qu’on avait projetée là. La sauve du ramassis de bons sentiments qui font les petits messages, pour mieux les noyer ensuite. On attend, dès lors, que Neptune rende à l’eau son caractère apocalyptique, que les océans déchaînent leurs eaux claires et que même la fontaine, dans ses reflets brillants, les entraîne, ces badauds un peu bidons, que la pluie soit de ferraille et que les sauvageons s’extasient. Tant de beaux rêves jetés à l’eau, ça n’est plus possible, non. Parce que, dans toutes ces Rome empilées, il y en a bien une pour nous, qui reflète la richesse de nos songes d'enfants.
14:40 Publié dans Blog | Lien permanent
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