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18/10/2013

On remet "la partie" en route.

Pour le premier jour de la Fête du Livre de Saint-Étienne, j'avais la tâche redoutable de rencontrer deux classes de 2nde du lycée Jean Monnet, un vendredi après-midi, deux heures avant les vacances tant attendues. Rien de redoutable en fait, tant la qualité de l'accueil et de la préparation des élèves était là, via Alice Kriner et Michel Balmont, que je remercie. Une heure et demie passées avec eux, juste après que quatre volontaires m'ont interrogé dans une salle à part. Sur "la partie de cache-cache", exercice inédit pour moi, avec des adolescents. Et je ne le regretterai pas: les questions sont pertinentes, vives, ces jeunes hommes ont vécu le roman, et notamment sa fin, avec leurs tripes, il me la reproche un peu, quand même, puis comprennent quand je leur dis à quel point elle s'est imposée à moi, à quel point il n'y en avait pas d'autre possible. Je leur explique que le romancier, en fait, ne maîtrise pas grand chose de ce qu'il met en place, que parfois les personnages disposent, qu'ils ont à la fin une importance qu'on ne soupçonnait pas au début. J'aurais pu rester l'après-midi avec les cinq qui m'ont interviewé, mais il fallait passer à plus large, à la petite cinquantaine d'élèves réunis dans la plus grande salle du lycée. Avec le risque de la dispersion, vite dissipé, malgré quelques petites réticences de premier rang. On m'interroge sur les relations entre les personnages, sur la jalousie de Grégoire vis-à-vis de Jeannot. Et là la question me taraude: Grégoire est-il capable de jalousie quand il sait que tout peut s'obtenir, par la force s'il le faut? Il faudrait toujours laisser des ados vous poser les questions qu'ils se posent sur les bouquins qu'on a écrits... Et puisque j'ai un peu cabotiné, des le départ (c'est de bonne guerre, en voisin vilipendé!), je termine avec, pour la première fois, la lecture d'un extrait de mon "Riffifi". Leur premier contact avec Audiard, qu'ils ne connaissent pas... Après, je retourne au Quartier Latin, véhiculé par l'affable Philippe Martin - qui aura posé, lui aussi, les justes questions - pas pour y balancer des pavés, mais pour nouer le contact avec un autre public, plus passant, plus volatile, plus tenté, aussi, je peux les comprendre, par les livres de mon voisin, Valère Staraselski. Une belle journée, qui m'aura, en plus, fait retrouver, dix ans après, un être cher, que je n'imaginais pas là où j'allais juste arriver. La vie comme il faudrait qu'elle soit.

22:22 Publié dans Blog | Lien permanent

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