26/09/2012
Fils de si peu.
Dans le sublime « Escalier C » de Jean-Charles Tachella, en 1984, Robin Renucci campait un homme remontant l’existence d’une vieille voisine qui l’agaçait et qu’on a retrouvée pendue dans son appartement, victime de sa solitude et d’un passé qui ne passait décidément pas. Il y avait de l’Alceste déchu dans ce personnage (Förster Lafond, critique d’art) qui cherchait son salut dans la rédemption. On peut passer à côté des êtres de son vivant et s’y intéresser après, donc : c’est déjà mieux que rien. Quoique, répondra-t-on. C’est drôle, ce matin, je repensais à cet épisode de vingt ans d’âge, anecdotique mais dont la portée m’a marqué : ne me demandez pas ce que je faisais sur un pont dans les Hautes-Pyrénées, à suivre un cours de canyoning dont la clé consistait à en sauter, justement. Ça, c’est l’anecdote. Mais quand le moniteur, taquin, criait « Attends ! » à la personne qui venait juste de prendre son impulsion, les autres trouvaient ça drôle mais ne se doutaient pas que, bien plus tard, c’est ce qui resterait du moment, telle une parabole.
17:04 Publié dans Blog | Lien permanent
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