06/05/2011
"Trop pas!" - Chroniques - 3
Olivier Castan est un homme inquiet. Pas seulement parce que sa compagne va lui donner dans les prochaines heures un deuxième enfant, mais aussi parce que son abord de la musique, jusque là plutôt direct et collectif, supporte mal les a-priori qu’on se fait de l’enregistrement studio. Une séance de répétition avec Fred D. l’a aidé, mais le stress, palpable, l’a rattrapé sur un morceau : la perspective de s’inscrire pour l’éternité (plus un jour), peut-être. Pas grave, pour celui-ci, on tolérera les prises multiples et montées. C’est en bas, en cuisine, qu’il a installé son Nord Electro 3 et son IPad hier, à la Casa, pour poser les nappes et les déliés qu’on lui a demandés. C’est à lui qu’est revenu l’honneur de poser les premières mélodies sur la base rythmique DPM que Jean-Marie et Fred avaient installée. Oliv’, le Cartoonist irrévérencieux, se fait petit garçon, qu’il faut rassurer. Pas de défaut technique, un petit seuil psychologique vite rattrapé par les trois figures paternelles qui l’encadrent. Et après… On commence, via les sons de piano, d’orgue Hammond et de son Melletron, à entendre ce que diront ces personnages qui viendront poser ce qu’ils ont à dire sur du matériau royal. Fred impose la simplicité, il sait que si chaque musicien y va de sa démonstration personnelle, l’ensemble sera irrespirable. Il convoque des figures entre Sonic Youth et Serge Gainsbourg, via Françoise Hardy, demande à Olivier de jouer « Melody Nelson » ou « Honky Tonk », de retenir les effets beatlesiens, jouer un poil en avant d’un temps déjà occupé par les basses. Il déstructure un peu le son, le « salit ». Les nappes et les mélodies se superposent, les premiers frissons – autres que techniques – se font ressentir. « l’Ecole Buissonnière », tant écoutée, ne sera pas la même, on le savait, mais les notes qui montent, une fois le premier montage effectué, sont dantesques. « La chanson d’Alex & Marjo », premier morceau composé, prend un tour stupéfiant, également. Les Ehé sonores de Fred D. en attestent et D. sait que l’homme n’est pas là pour rigoler. Chaque jour, désormais, on a envie d’être déjà demain pour voir ces Lego évoluer. Oliv’ peut assister tranquillement à l’accouchement de Mme : nous n’en sommes qu’aux premières heures de travail, mais le bébé s’annonce bien. Franchement bien.
Dessin original de Oliv'©
00:25 Publié dans Blog | Lien permanent
Les commentaires sont fermés.