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02/05/2011

Regreso

IMG_1194.jpgL’Andalousie est un des révélateurs qui me donnent la conscience de la vie que je mène. Quand je m’y retrouve, ce qui nécessite un voyage quasi-initiatique par sa longueur, je me souviens des fois où j’y suis allé. Je me rends compte que la Mesquita est toujours là, que le Guadalquivir véhicule toujours les histoires qu’il a portées, et que moi je suis à la fois le même que celui que j’ai été et quelqu’un d’autre. Cette mécanique-là, que j’explore depuis, allez, trois décennies conscientes, m’apporte de la sérénité et de l’angoisse : je ne quitte pas ma bivalence. Je suis heureux que d’ici quelques semaines maintenant, si tout va bien, mon « Poignet d’Alain Larrouquis » rende à l’Espagne tout ce qu’elle a apporté à ma vie d’homme : une permanence dans le chaos, un rapport à l’Histoire qui se joue et le lien jamais défait entre la littérature et le peuple, que la France a perdu. Cordoba s’est un peu refusée, cette fois-ci, mais ce qui est désolant à quinze ans, je l’ai constaté, l’est moins à quarante et quelques : ce sont Marjo & Esteban* qui doivent passer le fleuve en plein soleil, je peux, maintenant, me contenter de la pluie. Je les ai appréciés pleinement, ces instants de duende, dans le partage du fino comme dans la solitude essentielle des bains de mer. Je ne sais pas quand j'y retournerai, voire si j'y retournerai un jour, mais ça importe peu, au bout du compte: mes marqueurs seront toujours là et quand j'aurai disparu, il se trouvera bien quelqu'un qui se souviendra de moi et qui se souviendra aussi que c'est là-bas que j'apprenais à ne pas me croire immortel.

* chroniques d'un enregistrement, qui commence aujourd'hui, à retrouver dès demain.

10:46 Publié dans Blog | Lien permanent

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