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07/04/2020

Chienne de vie.

On en est tous à faire comme si on allait bien. Comme si l’invité surprise, dehors, n’avait pas frappé ou ne frappait pas, actuellement, un proche, une connaissance, quelqu’un dont on apprend, incidemment, qu’il a contracté la maladie et qu’il n’a pas tenu. Dans ces temps de bilan, forcément, on la remonte, la route, ses mutations brusques – Virilio n’aura jamais été si actuel – ses accidents. Ses phénomènes. Tout ce en quoi j’ai toujours cru, par ailleurs, sans même pouvoir me targuer d’avoir eu raison : les liens que j’ai tenus longtemps se distendent, les fils doubrovskiens sont unilatéraux. Au cœur de la nuit, un visage connu d’ici raconte, la voix harassée et la respiration assistée, comment il s’est vu partir, fut rattrapé in extremis. Il dit sa joie ultime d’être revenu et d’être entouré, c’est poignant. Et là, deux visages qui ont changé ramènent un moment d’insouciance à la surface, le temps d’une chanson. On trouvera toujours que, ou alors que, mais c’est vraiment la chanson qui compte, cette fausse bluette écrite il y a plus de dix ans, quand on y croyait tous. La difficulté provocatrice, à cette époque, se résumait à savoir qui, de l’auteur ou du compositeur-interprète, mourrait le premier : ça changeait tout, parce que si l’auteur pouvait partir en beauté, sous l’interprétation de ses textes, il n’en était pas de même pour l'autre… Cette chanson-là fait partie de mon patrimoine de cinq, celles qu'on interprétera à mon enterrement, avec quatre autres qu’il me faudra choisir. Pas facile, mais toujours plus que de hiérarchiser les cinq personnes qui, à l’heure actuelle, sont autorisées à voir partir leur proches. 

09:43 Publié dans Blog | Lien permanent

06/04/2020

Diffraction.

Capture d’écran 2020-04-06 à 10.29.49.pngIl est totalement incongru de parler de soi en cette période (déjà qu’en temps normal...) mais l’Ambidextre – blog ambitieux, aux notes quotidiennes et aux rédacteurs multiples - avait déjà repéré le projet AK et relevé la parution du roman. Hier, suite à la diffusion d’un extrait du concert du 28 septembre, il a fait le lien entre les deux Aurelia, le groupe qu’il allait visiblement voir dans sa jeunesse, lui aussi, et le roman, dont l’encadré rappelle qu’il ne l’a pas encore lu mais qu’il va s’y mettre. C’est un article complet que celui d’Olivier Melville, avec un point qui interpelle, sur l’avant, ces moments de rencontre, de frénésie collective, de promiscuité. Les artistes, aujourd’hui, jouent sur leur balcon, dans leur cuisine, n’obtiennent à la fin de chaque morceau que des applaudissements qu’ils n’entendent pas. Nous reverrons-nous ? demande l’article. Y retournerons-nous ? Je regarde ces images attendues comme on contemple un vieux super-8 transféré numériquement, comme un temps d’avant qu’on imaginait inoxydable. Déjà qu’Aurelia, dans sa diffraction, nous avait habitués aux ellipses de trente ans… Bref, c’est ICI, et ça fait autant de bien que de mal.

10:33 Publié dans Blog | Lien permanent