06/11/2012
Alceste power.
Je ne fais plus de critiques publiques des livres que j'ai lus sur ce blog, sauf exception. Difficile, dans ce monde, de dire ce que l'on pense sans être taxé de jalousie, dans le meilleur des cas, ou de suffisance, pour le pire. La critique est un art complexe qui suppose qu'on s'appuie, déjà, sur une culture suffisante, ce qu'elle n'est jamais. Même si elle s'avère supérieure à d'autres, qui pourraient prendre ça pour une posture, dans un réflexe de défense et de déni. On tourne en rond, du coup. J'ai récemment proposé à quelqu'un de faire pour elle le travail qu'un éditeur fait pour moi. Mon éditeur, peu connu, mal distribué mais devant lequel certains auteurs que je connais auraient la même mine d'écolier que la mienne. De par, justement, sa culture abyssale et son exigence jamais démentie. Cette femme m'a confié sa nouvelle et j'ai dû lui expliquer en quoi elle était très mauvaise. Par souci de vérité et refus du compromis. Parce que dans le même temps, je connais des gens géniaux qui meurent de leur manque de confiance, quand d'autres trouvent que faire joli suffit à l'écriture pour en être. La figure de l'estomac est plus d'actualité que jamais. Le dernier mot de "Un monde sans pitié" - "P..., va falloir trimer!" - aussi.
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05/11/2012
Esto Memor!
Une amie corse - jadis fascinée par "l'Horloge" de Baudelaire : Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or! – confirmera ou pas, il y a dans l’édition une validation qui ne vient, de fait, qu’assez longtemps, pour l’auteur, après le travail d’écriture. D’où l’impression, pour le même, de replonger dans des états qui furent les siens, mais qui ne le sont plus : suffisant pour créer le décalage. Et pour s’interroger sur la notion de fonds de tiroir : ce retourneur de temps-là ira-t-il jusqu’à ce qui a été fait à l’origine ? Imagine-t-on un auteur à qui l’on dit que malgré tout le reste, c’est bel et bien ce qu’il a fait au début qui intéresse l’édition ? Les décode-t-on, les décalages de celui qui donne en même temps qu’il attend ?
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04/11/2012
Dernières nouvelles du front d'une métaphysique excessive.
J'ai toujours aimé, avec Quignard, la notion de vie secrète. Largement préférable à la double vie, petit-bourgeoise et castratrice (je relis Nizan, ne m'en veuillez pas). Mais quand vous apprenez que votre musicien favori a participé à la bande-son de "Premiers baisers", fût-ce il y a un siècle, difficile, je vous assure de rester stoïque et de ne pas céder à l'irrépressible sentiment de jalousie. Sans savoir si ça vient du secret qu'il a gardé si longtemps ou du fait qu'il a frayé avec le gratin de AB Productions, qui m'aurait garanti sans rire un rôle dans "la Philo selon Phil".
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03/11/2012
Exhumation de poème.
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02/11/2012
Whatever Works.
"I see Death by Culture shock." Selon le principe d'incertitude de Heisenberg, Dieu n'existe pas mais Boris Yellnikoff est son prophète quand même.
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01/11/2012
Tant de Toussaint.
J’ai sous les yeux, au moment où j’écris, un exemplaire du "Magazine littéraire" de décembre 1971. Le numéro 59, qui valait 4 francs. Je n’étais pas abonné à cette époque, j’avais trois ans, à peine. Je ne le suis plus depuis longtemps, pour d’autres raisons. On y trouve, en d’autres encadrés, une publicité d’une demi-page pour le Prix Goncourt de l’année, « les Bêtises », de Jacques Laurent, chez Grasset. « Le soir de Bruxelles » vante le roman de Jeanine Gican, « l’Erosion », chez Calmann-Lévy. Eric Losfeld, sous l’intitulé « Que mijote l’éditeur Eric Losfeld?» nous propose de le rencontrer au « Terrain vague », rue de Verneuil. Marc Kravetz, surtout, propose un article majeur du dossier « Paul Nizan, littérature et révolution », intitulé « un écrivain communiste ». Qui me rappelle qu’il est urgent que je numérise les articles et mémoires que j’ai écrits sur lui, que ça ne se perde pas. Et que je pourrais bien travailler à une variation sur cette photo de Pôlyves et Rirette à la fête foraine, quand il met son strabisme convergent au service de tout ce qu’il semble vouloir dézinguer.
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