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09/01/2016

Dévaler la dune.

C’est venu comme ça, comme une évidence. Un appel en soi, une alerte. La conscience de ne pas être à la bonne place au bon moment, de devenir quelqu’un d’autre que soi. Le salaud sartrien dont on a vaguement entendu parler, il y a longtemps. Ça a commencé dans le métro, continué devant les vitrines illuminées, aux badauds agglutinés, mais ça n’avait rien d’un dégoût, rien, non plus, du burn out inventé pour se prévenir de la dépression. C’était diffus, une espèce de vague malaise devant les êtres, les discours, les actes vains. Les achats compulsifs, les retraits mécaniques, les calculs de fin de mois, les emprunts à taux fixe. L’idée a grandi qu’il y avait sans doute un autre moyen, une autre vie possible, à l’air libre, aux seules contrariétés naturelles : la pluie, le vent, la neige. Plus de gris, plus de périph, de couronne, de contingences partout, mais de la marche, des feuilles qui collent aux pataugas, le sable qui s’immisce partout et devant lequel, quand on nettoie, on sourit parce que les autres paient, pour ça, au même moment de chaque année, en plus. Un rendez-vous avec soi, quitte à ce que ce fût seul, ou autrement, une alternative, une façon différente, à chaque seconde, de voir la vie. Telle qu’elle est, à chaque lever du jour, sur la mer, à chaque crépuscule aussi, annonçant une nuit noire comme on ne l’avait encore jamais vue.

16:54 Publié dans Blog | Lien permanent

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