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15/11/2015

Mathias & Marie.

mathias et marie.jpgJe ne sais pas ce qu’ils ont fait, où ils sont allés vendredi soir. Peut-être avait-elle envie, elle, d’aller boire un verre avec ses copines, lui de l’accompagner, mais après le match, seulement. Peut-être se sont-ils mêmes disputés à ce sujet, puis réconciliés, juste après, comme ils en avaient l’habitude. Comme à chaque fois qu’ils n’étaient pas d’accord sur le dérisoire, ce qui leur permettait de l’être sur l’essentiel : les études qu’ils terminaient, les premiers entretiens d’embauche, l’idée, un jour, d’aller habiter dans du un peu plus grand, de quitter Paris, qui sait ? Ils en profitaient quotidiennement, aimaient se promener en fin de journée, prendre un café sur les quais et se dire qu’ils étaient au cœur. De la ville, de la vie, du monde qui s’offrait à eux. Parfois, des passants s’arrêtaient pour leur dire qu’ils étaient beaux, et, surtout, amoureux. Que ça faisait du bien de voir ça. Chez eux, dans leur tanière aux quatre étages sans ascenseur, il y avait cette photo sur laquelle tout le monde s’arrêtait : celle des vacances dernières. On ne distingue pas vraiment l’arrière-plan, saturé de lumière, on ne sait pas où l’action se situe, mais l’essentiel n’est pas là : Mathias se livre au selfie, il a relevé la visière de sa caquette et Marie l’enlace, pour montrer à la Terre qu’elle l’aime et qu’ils se sont choisis. On est vite idiot quand on se prend en photo comme ça : on ne peut faire croire que l’amour transparaît. Là, il crève l’écran. C’est sans doute son intensité qui fait de l’arrière-plan ce qu’il est littéralement. Elle l’embrasse, lui dira juste après qu’il pique, que cette barbe de trois jours lui va bien, mais qu’elle le préfère sans. Sa mèche, dans un coup de vent, se projette sur lui, ils ont les yeux rieurs de ceux qui bouffent la vie. De beaux yeux clair, tous les deux. Un jour, par dépit, parce qu’il l’a aimée avant lui mais n’a jamais su lui dire, un ami de Marie a dit à Mathias que quand ils feront des enfants, il faudra lui en garder un. Il n’a rien répondu, s’est seulement juré que quand ils auraient des enfants, il s’assurerait que tous sachent à quel point ils se sont aimés, eux, tous les deux, à quel point ils s’aimaient encore et jamais, JAMAIS, ne seraient séparés.

10:53 Publié dans Blog | Lien permanent

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