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31/07/2015

Note du dehors.

 

Je reste subjugué par la morgue des gens sûrs d'eux, qui ventilent des bras quand ils assènent leurs vérités. J'ai envie de les fixer, d'attendre qu'ils s'en rendent compte, qu'ils plissent les yeux en se demandant s'ils me connaissent et d'où, puis de leur sussurer  à l'oreille que je ne suis dupe de rien.

 

19:50 Publié dans Blog | Lien permanent

30/07/2015

Cocher la case.

 

Il faudra que je résolve cette sensation que j'éprouve que les choses se vivent deux fois dans une vie, qu'on revient toujours vers ce qu'on a vécu, vers ceux qu'on a aimés, vers des lieux qu'on a quittés. D'autant plus que le temps qu'il me reste ne m'en laissera pas le loisir, je le sais. Pas plus la volonté de certains.

 

17:21 Publié dans Blog | Lien permanent

29/07/2015

Vie secrète.

Ainsi va la vie: nous sommes partagés entre l'idée de permanence et l'envie de tout refaire. Recommencer ou refaire. On sait bien, également, que les deux sont illusion. "Il ne faut pas croire ce que l'on voit car cela ressemble trop à ce que l'on espère", écrit Quignard, qui ressurgit, dans ma vie. A point nommé? 

10:34 Publié dans Blog | Lien permanent

28/07/2015

Clé de sole.

Dans le même temps, le marin amoureux jette son dévolu et son filet de pêche.

18:31 Publié dans Blog | Lien permanent

26/07/2015

Poetry.

(...) Il faudrait juste demander
Pardon pour le chagrin vécu
Et reconnaître in fine
Que ce qui était là n’est plus ;
Qu’il n’y aura de résurgences
Qu’à la fortune du hasard,
D’une impression ou d’une essence
Que le destin ramène, hilare.
Le séneçon laineux ainsi
Que la fétuque rouge, conjoints,
Colorent les champs définis
D’une esquisse des jours anciens ;
Les cris des fulmars boréaux
Riant de la tristesse humaine
Ne laisseront à ce héros
Que l’issue héraclitéenne :
Le fleuve jamais ne repasse
Le cours des amours effacées ;
On peut en espérer la trace
Sans plus jamais la retrouver.
Il faut dès lors laisser le bleu
Du ciel et d’un lointain regard
Préjuger de jours radieux,
D’étreintes douces en quai de gare.
C’est tout ça que le pérégrin
Dans le silence, la solitude,
Peut rattraper dans le chemin
Sinueux des désuétudes :
Ces souvenirs auxquels on tient
Ne sont-ils pas de nos passages
Les indices bien incertains
Des histoires le lambrissage ?
Allez, mon vécu, je te quitte,
Je marcherai vers d’autres lieux
De l’enthymème je m’acquitte
Séméion de maux fallacieux
Je fixe là-bas l’horizon
D’une vie qui reste à écrire :
J’en réitère l’ambition
Le doux espoir d’un avenir.
J’aimerai encore, je le jure,
Autant que j’ai jadis aimé
Je perpétuerai l’aventure,
Lien d’un homme et de son passé.
 
©LC,"Etretat", août 2013

17:28 Publié dans Blog | Lien permanent

25/07/2015

Mais quelle affaire, ces vivants!

J’ai ce beau souvenir d’avoir invité Axel Kahn au lycée horticole de Lyon-Dardilly après l’avoir rencontré au Salon du livre d’Orthez, où, invité d’honneur, il m’a remis le prix spécial du jury pour « le poignet d’Alain Larrouquis ». Je me souviens l’avoir surpris, à la Moutète, dans mon discours de remerciements : il ne savait pas que, quelques mois avant, j’avais assisté aux Etats généraux de la Bioéthique, qu’il présidait, à Paris VIII. Entendre un auteur inconnu parler du champ électique de la question éthique au sujet d’un tir qui devient décisif ou pas l’avait au moins fait sourire : j’en garde une belle photo d’une accolade, doublée d’une promesse tenue, six mois après. J’ai encore plus de plaisir, aujourd’hui, à lire sous sa plume qu’il a particulièrement aimé « l’Affaire des Vivants », de Christian Chavassieux, un auteur de mes amis qui a le succès que son travail et son engagement dans l’écriture méritent. Si vous n'avez pas encore lu ce chef d'oeuvre, sachez qu'un livre de ce type sort en France tous les vingt-cinq ou trente ans, à mon sens.

16:56 Publié dans Blog | Lien permanent

24/07/2015

Mais les choses nous parlent, si nous savons entendre.

Je repeins mon vieux meuble, celui qui était dans la chambre de la maison de campagne, qui a vécu dans deux de mes précédents appartements et que j’ai emmené (je sais, on dit apporter, mais pas là) avec moi comme objet transitionnel, dans ma nouvelle vie. Il était vert bouteille, une couleur très tendance des 90’s, je le transforme en pseudo acier hors de prix qui finalement s’avère noir. Pas très mode, mais peu importe : sur le blanc des murs, sa présence me rassure, et son contenant est pratique. Ce petit secrétaire, qui l’a fabriqué, un jour ? Je me souviens l’avoir sauvé des flammes , mon père n’ayant pas le même rapport que moi aux choses. Même un grand Bescherelle en quatre volumes de 1893 a failli y passer, avec lui. Il est chez moi, lui aussi (le dictionnaire, pas mon père !), mais le restaurer me coûtera plus cher qu’un passage chez Leroy-Merlin.

15:13 Publié dans Blog | Lien permanent

23/07/2015

Trabajo.

Le flamenco a toujours eu peur de la mort, tout en la chantant, ça n’est pas son premier paradoxe, ça ne sera pas le dernier. Le poids d’une culture, la crainte de tout ce qu’il y a au-dessus, sans doute. Rien ne s’approche plus d’elle que ce temps suspendu qui fait que, sur scène, tu ne sais pas si ce que tu joues relève du bonheur ou de la folie, mais la différence est que tu t’en relèves, à la fin. Parce que tout cela est un jeu, comme la vie. La Siguiriya, c’est toute la tragédie humaine, du désespoir jusqu’à la mort, c’est notre Antiquité à nous, notre classicisme, comme les Français : trois ou quatre vers heptasyllabiques par copla, le troisième toujours plus long. C’est le flamenco solemne, celui qui joue de la tristesse d’un peuple, pas le festero que j’aurais voulu que tu gardes de moi. Mais la mort est un tout, et au moins, j’aurai eu un décor. Né sur la plage de Rinconcillo, mort à Cancun, il y a une continuité, entre le vent, le silence et les colères de la mer. 

18:00 Publié dans Blog | Lien permanent