02/05/2015
Partir quand même.
Je ne m’en vais pas au bout du monde, et la destination que j’ai choisie ne m’est pas inconnue, loin de là : cela fait plus de vingt ans que j’emprunte, régulièrement, le chemin de cette île singulière dont j’aime la lumière, la vie quotidienne et la présence, permanente, de la mer. Mais partir a des incidences, pas seulement pour celui qui part : l’effet-miroir joue en plein, on me berce de promesses, ou de craintes qui ne sont pas les miennes. L’absence à venir joue déjà, en plein : c’est ce qu’elle annonce de moi in abstentia qui rebat les cartes de ma présence, dont le décompte a commencé. Ce pourrait être flatteur, mais à mon âge on n’est plus dupe. La table rase n’est pas au programme, pas au mien, du moins, mais il y aura de la casse. On est dans le syndrome Chéreau : ceux qui m’aiment prendront le train. Ou m’inviteront à le prendre pour que je vienne les voir.
18:47 Publié dans Blog | Lien permanent
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