03/02/2015
Où le vent vagabond se repose.
Il y des personnes qui, par goût, par prudence ou par calcul, arrivent à échapper à l’irréversible mouvement de la Toile. Des gens simples, qui n’aspirent qu’à la tranquillité et recréent, par leur discrétion, la finalité de toute société civilisée, fût-elle virtuelle : qu’elle nous apporte la paix, voire qu’elle nous la fiche. Pas de création référencée, sur les multiples plateformes dédiées, pas d’ambition d’écriture, d’analyse, pas d’aspiration à la popularité, un nom plutôt commun et c’est fait : on n’existe pas, autrement que par ce qu’on est. Le Googleisme n’est pas un humanisme, on s’en doutait. Mais quand la recherche nous tente, une fois encore, quand on s’attend, depuis tant d’années, à la même absence de résultats, sans possibilité de savoir, simplement, si celui ou celle à qui l’on pense est encore vivant(e), qu’on écrit le nom juste pour se convaincre qu’il a existé et qu’une photo apparaît, inédite, récente, montrant la personne sous un jour différent, la Toile annonce une image mentale qui changera, elle aussi, les quelques fois, encore, où l’on se demandera ce qu’elle est en train de faire, où, avec qui et comment. Toute cette énonciation visuelle soudain métamorphosée par une action qu’elle n’a sans doute ni souhaitée, ni validée.
18:06 Publié dans Blog | Lien permanent
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