29/12/2014
Nécrologie.
J'avais à peine trente ans quand on m'a offert de remplacer Charles Juliet au pied levé, pour un projet qui n'aura abouti que... quatorze ans après, et pas avec les mêmes personnes. Quarante quand on m'a fait ressortir de mes tiroirs ce manuscrit auquel je croyais et auquel aucun autre éditeur n'a cru, jusqu'à ce qu'il m'offre d'être dans un index en compagnie d'Albert Camus et de William Shakespeare. Quarante-quatre quand on m'a primé, en me donnant une voix de plus que celle qui avait perdu le Goncourt d'une voix. Quarante-six, quand des gens que j'aime me disent que je pourrais devenir pour eux ce que Jean Fauque fut à Bashung, rien que ça. Je pourrais me satisfaire si l'insatisfaction n'était pas mon moteur. S'il n'y avait cette zone d'ombre importante que j'espère lever en 2015, maintenant. Là, depuis 48h, j'expérimente la fièvre, en gardant le lit: une belle façon, littéraire, d'aborder le monde, mais ça a déjà été fait.
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